Le procès de Jawad Bendaoud se poursuit dans un climat tendu

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Par AFP - Paris
Publié le 29 novembre 2018 - 17:55
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Jawad Bendaoud arrive au palais de justice de Paris pour son procès en appel, le 21 novembre 2018
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© JACQUES DEMARTHON / AFP
Jawad Bendaoud, jugé en appel à Paris, a martelé dans un climat tendu qu'il ne savait pas qu'il hébergeait deux jihadistes des attentats du 13 novembre 2015.
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"Je n'ai aucun mort sur la conscience": face aux questions des avocats des parties civiles, Jawad Bendaoud, jugé en appel à Paris, a martelé dans un climat tendu qu'il ne savait pas qu'il hébergeait deux jihadistes des attentats du 13 novembre 2015.

"Nous sommes dans un débat judiciaire, pas dans une foire d'empoigne!", a déclaré le président de la cour d'appel pour tenter de calmer le prévenu, énervé par les questions des avocats des victimes.

"Vous êtes complètement +tarté+ vous!", a lancé Jawad Bendaoud à Gérard Chemla, un avocat de la partie civile. "Vous voulez me faire passer pour un con. En fait, c'est vous les cons", a-t-il dit aux avocats. Ou encore: "Vous, vous êtes des requins, moi je suis un dauphin. Et la justice, elle a des tentacules, des tentacules énormes".

Jawad Bendaoud a une nouvelle fois expliqué qu'il ne savait pas qu'Abdelhamid Abaaoud et Chakib Akrouh, qu'il a hébergés dans son squat à Saint-Denis, étaient des jihadistes. Ils sont morts le 18 novembre au matin, dans l'assaut des policiers du Raid.

"T'es dealer, t'es un braqueur? Tu viens chez moi, il n'y a pas de problème. (...) T'es un terroriste? Tu ne rentres pas chez moi", s'est emporté Jawad Bendaoud, avec son débit ultra-rapide, difficile à suivre, même pour la greffière.

"Je sais que vous connaissez la vérité. Vous faites semblant pour satisfaire" vos clients, a dit le prévenu, en réponse aux questions de Me Chemla, avant d'ajouter "Moi, je vais mourir en paix, je n'ai aucun mort sur la conscience".

A quel moment a-t-il su que les jihadistes du 13-Novembre venaient de Belgique? "Le 18 au matin", a-t-il répondu. "Abaaoud (un des cerveaux des attentats, ndlr) m'avait dit le soir (le 17) qu'il venait de Belgique. C'était flagrant, et j'ai rien vu. J'aurais dû me poser dans un coin et réfléchir".

C'est "la vraie vérité avec laquelle je vais mourir", "je vous jure sur la tête de mon fils", a lâché encore Jawad Bendaoud pour appuyer ses propos.

"L'impression que ça donne, c'est que vous vous êtes dit: + C'est des terroristes, c'est pas des terroristes, peu m'importe, parce que la seule chose que je fasse, c'est louer un appartement +. C'est tout l'enjeu du dossier", a déclaré Me Chemla.

Un autre avocat de la partie civile, Me Méhana Mouhou, l'a interrogé sur Mohamed Merah, l'auteur des tueries dans le sud-ouest de la France en mars 2012, à propos duquel Jawad Bendaoud avait dit qu'il avait "du cran".

"Je voulais dire: +Il faut avoir des couilles pour mourir comme ça+. Mais j'étais pas au courant qu'il avait tué des gamines. (...) Je n'ai jamais fait l'apologie du terrorisme".

Abdelhamid Abaaoud? "Je suis son premier ennemi". "S'il revenait demain, il dirait de moi: + Lui, c'est un kouffar (mécréant, ndlr). Il voudrait me buter".

L'audience reprendra vendredi après-midi avec les questions de l'avocate générale.

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