Aude : deux morts dans une prise d'otages, l'assaillant se réclame de l'EI

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Par Rémy ZAKA avec Pauline TALAGRAND à Paris - Trèbes (France) (AFP)
Publié le 23 mars 2018 - 13:48
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Carte de localisation du supermarché où a lieu une prise d'otages depuis 11h15 par un homme se revendiquant de l'organisation Etat islamique à Trèbes (Aude) près de Carcassonne, où un CRS a par ailleu
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© Vincent LEFAI / AFP
Prise d'otages
© Vincent LEFAI / AFP

Au moins deux personnes sont décédées vendredi matin lors d'une prise d'otages par un homme se réclamant du groupe jihadiste Etat islamique, dans un supermarché de Trèbes (Aude), près de Carcassonne.

Selon les premiers éléments de l'enquête, un homme "a pénétré vers 11H15 dans ce supermarché Super U et des coups de feu ont été entendus", a précisé une source proche du dossier. Selon le parquet de Carcassonne, le preneur d'otages se revendique de l'EI.

La section antiterroriste du parquet de Paris a été saisie et le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a annoncé qu'il se rendait sur place. La dernière attaque meurtrière en France, sous forte menace jihadiste depuis 2015, s'était produite le 1er octobre à Marseille (deux morts).

Un témoin a déclaré que l'auteur des coups de feu, qui serait armé de couteaux, d'une arme de poing et de grenades, avait crié "Allah Akbar" en rentrant dans le supermarché, a-t-on indiqué de source proche du dossier.

"La situation n'est pas stabilisée" sur la scène de la prise d'otages a précisé la gendarmerie.

La préfecture de l'Aude a annoncé sur Twitter que ce secteur "était interdit", demandant à la population de "faciliter l'accès aux forces de l'ordre".

L'antenne du GIGN de Toulouse est arrivée sur place, avec le soutien des policiers d'élite du Raid et de la BRI, et trois hélicoptères survolent la zone.

Le Premier ministre Edouard Philippe a qualifié la situation de "sérieuse".

Quelques minutes avant que ne survienne cette prise d'otages, un CRS rentrant d'un footing avec plusieurs collègues a été blessé par balle à Carcassonne par un homme armé qui a pris la fuite, selon des sources proches du dossier. A ce stade, aucun lien n'est formellement établi entre ces deux actions.

- Constante menace -

Ces attaques interviennent alors que la France vit sous une constante menace terroriste depuis la vague d'attentats jihadistes sans précédent, parfois de masse, qui ont fait 241 morts depuis 2015.

La France est particulièrement visée car elle fait partie de la coalition militaire internationale intervenant en Syrie et Irak contre l'EI, qui perd peu à peu tous ses bastions.

La prise d'otages est aussi une stratégie utilisée par les jihadistes: le 9 janvier 2015, deux jours après la tuerie de Charlie Hebdo, Amédy Coulibaly avait retenu les clients et le personnel de l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes. La prise d'otages avait fait quatre morts. Amédy Coulibaly avait été abattu par les forces de l'ordre.

La dernière attaque meurtrière en France date du 1er octobre 2017 lorsque sur le parvis de la gare Saint-Charles à Marseille, un Tunisien de 29 ans avait tué au couteau deux cousines, avant d'être abattu par la police. L'EI a revendiqué ces assassinats, mais les enquêteurs français n'ont pas, pour l'heure, trouvé d'élément reliant l'assaillant à l'organisation jihadiste.

Les précédentes attaques ont souvent ciblé les forces de l'ordre.

Le 15 septembre au matin, un homme de 39 ans armé d'un couteau a agressé un militaire de l'opération Sentinelle à la station de métro Châtelet à Paris, sans faire de blessé.

Il s'agissait alors de la septième agression contre des militaires de cette force mise en place dans le cadre du plan Vigipirate après les attentats de janvier 2015.

Le 9 août, un homme de 36 ans, Hamou B., a renversé à bord de son véhicule six soldats de Sentinelle à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Blessé de cinq balles lors de son arrestation dans le Pas-de-Calais quelques heures plus tard, cet homme était jusqu'alors inconnu des services de renseignements.

D'autres attaques ont visé ces derniers mois des militaires, sans les tuer, au musée du Louvre et à l'aéroport d'Orly.

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