Audience de départage pour 9 chauffeurs Uber voulant être reconnus comme salariés

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 11 mars 2019 - 16:10
Image
Le conseil de prud'hommes de Paris a renvoyé en départage la demande de neuf chauffeurs VTC qui souhaitent être reconnus comme salariés
Crédits
© Robyn Beck / AFP/Archives
Le conseil de prud'hommes de Paris a renvoyé en départage la demande de neuf chauffeurs VTC qui souhaitent être reconnus comme salariés
© Robyn Beck / AFP/Archives

Le conseil de prud'hommes de Paris a renvoyé lundi en départage la demande de neuf chauffeurs VTC qui souhaitent la requalification de leur contrat de partenariat avec la plateforme de VTC Uber en contrat de travail, remettant une décision à plus tard.

Après une audience mi-décembre, il devait se déclarer sur sa compétence dans ce dossier sensible où, pour la première fois en France, un groupe de chauffeurs a saisi simultanément les prud'hommes pour réclamer la reconnaissance de leur qualité de salariés d'Uber.

Mais les conseillers prud'homaux ont décidé de renvoyer l'affaire devant une formation incluant un juge professionnel, ou "juge départiteur", chargé de trancher le litige. Ce dernier devra réexaminer l'affaire lors d'une nouvelle audience, dont la date n'a pas encore été fixée mais qui pourrait ne pas avoir lieu avant 12 voire 18 mois.

"Les quatre juges du conseil de prud'hommes de Paris n'ont pas pu prendre de décision", a indiqué Uber dans un communiqué, en se disant "dans l'attente d'une date pour présenter (ses) arguments dans le cadre de la procédure dite de départage".

"Les chauffeurs peuvent décider de se connecter en temps réel et sans aucune condition d'exclusivité" et "cette flexibilité doit être préservée", a estimé une porte-parole de l'entreprise.

Jean-Paul Teissonnière, avocat des neuf chauffeurs, a jugé le renvoi en départage "décevant". "Bien sûr, dans des affaires complexes et où les sujets sociétaux sont forts, les prud'hommes ont tendance à renvoyer la décision à un juge professionnel mais je regrette cette décision, après quatre mois de délibéré" et une nouvelle jurisprudence, a-t-il déclaré à l'AFP.

En novembre, la Cour de cassation, plus haute juridiction de l'ordre judiciaire, a reconnu le lien de subordination entre la société de livraison de repas Take Eat Easy et l'un de ses coursiers à vélo, rebattant les cartes concernant la définition du salariat et le recours des plateformes de services à des indépendants.

Début mars, les prud'hommes de Paris ont requalifié en CDI les contrats liant deux coursiers à vélo de Take Eat Easy, condamnant l'entreprise à des rappels de salaires et des dommages et intérêts.

Et en janvier, la cour d'appel de Paris a estimé que le lien qui unissait un ancien chauffeur indépendant à Uber était bien un contrat de travail, une première concernant le géant américain en France. Ce dernier a depuis formé un pourvoi en cassation.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.