Aux assises, les troublantes écoutes de "petit lion", maîtresse de Georges Tron

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Par AFP - Bobigny
Publié le 09 novembre 2018 - 20:20
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"Plans à trois", "méga rabatteuse": Sylvie Doncarli, l'adjointe à l'Urbanisme de Draveil (Essonne) et maîtresse de l'ex-secrétaire d'Etat Georges Tron, jugé pour viols, a affirmé vendredi avoir tenu des propos "délirants" après le déclenchement de l'affaire en 2011.

Maire de Draveil (Essonne) depuis 1995, Georges Tron est jugé depuis trois semaines devant les assises de Seine-Saint-Denis au côté de son ex-adjointe à la Culture Brigitte Gruel.

Deux anciennes employées de la mairie de Draveil les accusent de leur avoir imposé des attouchements et des pénétrations digitales. Georges Tron avait dû démissionner le 29 mai 2011 de son poste de secrétaire d'État à la Fonction publique.

Les accusés nient en bloc et contestent toute relation entre eux.

Georges Tron a en revanche reconnu une infidélité avec son adjointe à l'Urbanisme, Sylvie Doncarli, les policiers ayant intercepté des SMS explicites à l'automne 2011.

"Il est gentil le petit lion avec grand lion, baisers lionesques", lit le président de la cour d'assises, Philippe Coirre.

- "Qui était +petit lion+ ?"

- "J'étais petit lion. (...) Regardez-moi, regardez M. Tron", répond Sylvie Doncarli, tandis que Georges Tron approuve depuis son siège. Rires dans la salle.

Bras en écharpe, elle est entendue par visioconférence. Son témoignage est très attendu.

A l'automne 2011, placée sur écoute, elle avait notamment déclaré : "Il m'a encore proposé des trucs, des plans à trois. Il n'est pas guéri. Si l'affaire est classée, il recommencera puissance 10." Elle parlait aussi de Brigitte Gruel comme d'une "méga rabatteuse".

"C'est une période où j'étais déstabilisée, où j'ai tenu des propos irrationnels", des "conversations délirantes", justifie-t-elle.

Elle affirme avoir été "manipulée" par trois collaboratrices de Georges Tron qui s'étaient liguées contre lui, et avoir dit ce qu'elles "souhaitaient entendre pour voir ce qui se tramait".

- "Vous étiez une sorte d'agent double, vous prêchiez le faux pour savoir le vrai ?" intervient Vincent Ollivier, l'avocat d'une plaignante.

- "Oui."

Alors pourquoi le faire aussi avec ses amies ? Au cas où les collaboratrices écouteraient, réplique la quinquagénaire, par ailleurs chef de cabine sur des vols long-courrier.

Sept ans plus tard, glisse-t-elle, sa relation avec Georges Tron continue. "Les choses se construisent doucement, on est bien ensemble".

Comme l'épouse de Georges Tron entendue dans la matinée, elle se dit convaincue de son innocence.

Le verdict est attendu en fin de semaine prochaine.

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