"Bébé du coffre" : "pas moins de 10 ans" de prison requis en appel contre la mère

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Par AFP - Limoges
Publié le 16 octobre 2019 - 12:29
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Rosa Maria da Cruz (d), la mère de Serena, accompagnée par son avocate Me Chrystèle Chassagne-Delpech, arrive à la cour d'Assises de Corrèze pour le début de son procès, le 12 novembre 2018 à Tulle
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© GEORGES GOBET / AFP/Archives
Rosa da Cruz la mère de Serena, mère de Séréna, le bébé confiné durant 23 mois dans un coffre, lors de son procès en première instance à Tulle le 16/11/2018
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Une peine de "pas moins de 10 ans" d'emprisonnement a été requise mercredi à Limoges au procès en appel de Rosa da Cruz, la mère de Séréna, le bébé dit "du coffre" resté caché et confiné pendant 23 mois, au prix d'infirmités aujourd'hui permanentes.

"Parce que Séréna est détruite, vous ne pouvez pas la (sa mère) laisser repartir avec un blanc-seing", a déclaré l'avocat général Claude Derens à la Cour d'assises d'appel de Haute-Vienne, l'invitant à sanctionner "plus lourdement" qu'en première instance.

Rosa da Cruz, 51 ans, qui comparait détenue, avait en novembre 2018 été condamnée à cinq ans de prison dont trois avec sursis.

Une peine de huit ans de prison avait alors été requise par le parquet. Le parquet général avait par la suite fait appel, et Rosa da Cruz avait elle aussi ensuite fait appel, en particulier de la déchéance "totale" d'autorité parentale prononcée.

"Je suis, au nom de la société (...) davantage sensibilisé par l'enfant sauvage que par celui qui l'a rendu sauvage", a lancé mercredi l'avocat général, en convoquant dans son réquisitoire la référence à Victor de l'Aveyron, du film "L'Enfant sauvage" de François Truffaut (1970).

"Est-ce que (l'accusée) peut oblitérer le fait qu'il y a une petite infirme définitivement emmurée dans son silence ?", a poursuivi M. Derens, constatant que l'infirmité permanente de Séréna est le résultat direct d'un "enfermement constant, organisé (...) dans des conditions qui dépassent l'entendement" pendant ses 23 premiers mois.

"Cet enfermement, c'est la violence superlative", a-t-il résumé, estimant que le procès en appel, en huit jours d'audience, n'a fait apparaître "aucun signe en faveur d'une déresponsabilisation" de Rosa da Cruz. Il a pointé des "stratégies d'évitement", des "dérobades", un "mode de défense" qui "se retranche derrière son impossibilité à nommer les choses".

Me Chrystèle Chassage-Delpech, avocate de Rosa da Cruz, a débuté sa plaidoirie en assurant que comme en première instance à Tulle, elle plaiderait l'acquittement.

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