Bloquée par la neige, "la galère absolue" d'une automobiliste près de Montpellier

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Par Isabelle LIGNER - Montpellier (AFP)
Publié le 28 février 2018 - 21:03
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L'Autoroute A9 sous la neige le 28 février 2018 près de Montpellier
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© Pascal GUYOT / AFP
L'Autoroute A9 sous la neige le 28 février 2018 près de Montpellier
© Pascal GUYOT / AFP

Naufragée de la route pendant trois heures à 30 kilomètres de Montpellier, Virginie, hébergée mercredi soir dans un gymnase de Gignac (Hérault) décrit "la galère absolue" dans laquelle elle s'est retrouvée mercredi sur l'autoroute A75 en raison de la neige qui a paralysé la région.

"Nous sommes partis de Millau à 10H00 et la voiture a été bloquée une première fois par la neige au pas de l'Escalette dans le Larzac", sur l'A75 qui relie Clermont-Ferrant à Béziers, a-t-elle raconté à l'AFP. "Il a fallu que d'autres automobilistes nous poussent pour que la voiture reparte", explique la jeune mère de famille, qui cherchait à rejoindre Marseille avec ses deux enfants de neuf et quatre ans et sa mère. "On aurait dû dévier les gens dès le Larzac", estime-t-elle. Or sur la route vers Montpellier, elle ne voit "pas un panneau, pas une information".

C'est à trois kilomètres après Gignac (30 km au nord-ouest de Montpellier) que la voiture reste à l'arrêt pendant trois heures dans l'après-midi, dans un embouteillage sur l'A750, une branche de l'A75 qui rejoint Montpellier, également sous la neige.

S'en suit, selon la jeune femme, une "galère absolue" de blocage dans le froid, sans information ni possibilité de s'alimenter : "Nous n'avons eu aucune information, n'avons vu aucune force de police ou de gendarmerie et lorsque j'ai appelé les forces de l'ordre, on m'a renvoyée sur les pompiers qui m'ont répondu qu'ils n'étaient pas compétents sur cette question et c'est limite si je ne me suis pas fait engueuler pour avoir pris la route".

En désespoir de cause, elle raconte avoir "fait du porte à porte" auprès des automobilistes pour obtenir un peu de nourriture, obtenant des biscuits et des cakes.

-"totale absence d'information"-

Elle fait marcher le chauffage puis l'arrête par intermittence pour économiser l'essence. Et tente de faire patienter ses enfants en les faisant jouer avec une tablette et un portable.

Mais voyant le blocage s'éterniser et la neige continuer à tomber, elle finit par laisser son véhicule et faire du stop avec ses enfants et sa mère en direction inverse, vers Gignac où elle rejoint un gymnase ouvert pour les "naufragés de la route" vers 17H00. La jeune femme affirme n'avoir "jamais vécu une telle situation" et déplore une "totale absence d'information" des autorités pendant les heures de blocage.

Elle n'en a pas obtenu davantage, dit-elle, à son arrivée au gymnase de Gignac où des matelas en mousse ont été déployés, des couvertures "hyper sommaires et pas très chaudes" ont été distribuées et où du café et des oranges ont été servis aux naufragés de la route.

Pour le moment, ces derniers - une petite centaine à Gignac - sont déjà heureux "d'être au chaud", souligne Virginie qui s'inquiète de savoir "comment la municipalité va gérer cette situation". Autre inquiétude, savoir comment elle va pouvoir récupérer son véhicule qu'elle a dû laisser sur place.

Quelque 1.000 "naufragés de la route" sont hébergés dans 25 centres ouverts pour les accueillir dans l'Hérault, dont 500 à Gignac à 30 km au nord-ouest de Montpellier, a indiqué à l'AFP la préfecture dans la soirée.

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