Budget 2018 : plaidoyer de 27 associations contre l'inflation carcérale

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Par AFP
Publié le 24 octobre 2017 - 19:50
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Un surveillant de prison à Fresnes, le 20 septembre 2016
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© PATRICK KOVARIK / AFP
Un surveillant de prison à Fresnes, le 20 septembre 2016
© PATRICK KOVARIK / AFP

Vingt-sept associations et syndicats impliqués dans le champ pénitentiaire ont interpellé mardi les parlementaires à la veille de l'examen du projet de budget 2018 pour la justice, dénonçant une augmentation constante du parc carcéral au détriment de la logique de réinsertion.

Dans un communiqué commun, ces organisations, dont des syndicats d'avocats, de magistrats, de personnels de l'administration pénitentiaire ou des associations comme l'Observatoire international des prisons ou la Ligue des droits de l'Homme, appellent les élus à "remettre en cause les choix budgétaires" soumis au Parlement et à "proposer des affectations alternatives".

Elles dénoncent un projet de budget "certes en hausse" de 3,9%, avec 1.000 postes créés, mais "grevé par le poids de l'immobilier et l'accroissement du parc carcéral" : "Ce poste de dépense représente 42 % des autorisations d'engagement (hors dépenses de personnel)".

Selon le projet de loi, le budget 2018, de 7,11 milliards d'euros (ou 6,98 milliards d'euros hors dépenses réservées aux pensions), amorce un grand plan de construction de 15.000 nouvelles places de prison en dégageant 26 millions d'euros "pour lancer une première vague de 5 maisons d'arrêt et 6 quartiers de préparation à la sortie ainsi que l'acquisition du foncier".

Les associations et syndicats estiment que ces investissements se font "au détriment de l'entretien du parc existant", qui "faute de crédits suffisants pour la rénovation (...) a vieilli prématurément, si bien que plus d'un tiers des cellules (35,7 %) peut être aujourd'hui considéré comme vétuste".

"Seulement 82,8 millions d'euros sont alloués à la rénovation, ce qui représente une baisse de 33 % par rapport à 2017, alors que l'administration pénitentiaire estime que 120 à 130 millions d'euros par an sont nécessaires pour maintenir les établissements +à un niveau correct+", poursuivent-ils.

Dans le même temps, "les alternatives à l'emprisonnement sont toujours négligées", relèvent ces organisations : à titre d'exemple, "les crédits alloués à la location des bracelets électroniques passent de 15,4 à 11,2 millions d'euros. Une diminution de 27% par rapport à 2017".

"Si toutes les personnes détenues exécutant actuellement un reliquat de peine de moins d'un an (environ 19.000) bénéficiaient d'une libération sous contrainte comme la loi le permet, il n'y aurait d'ores et déjà plus de surpopulation carcérale dans les maisons d'arrêt", relèvent-elles.

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