Burkini à Grenoble : le calme revient, le maire en appelle à Macron

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Par AFP - Grenoble
Publié le 30 juin 2019 - 17:50
Mis à jour le 01 juillet 2019 - 08:47
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Contrôle de sacs à l'entrée de la piscine Jean-Bron à Grenoble, le 30 juin 2019
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© JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
Contrôle de sacs à l'entrée de la piscine Jean-Bron à Grenoble, le 30 juin 2019
© JEAN-PIERRE CLATOT / AFP

Une semaine après leur dernière baignade en burkini dans une piscine de Grenoble, les femmes et les militants à l'origine de cette campagne y sont retournés dimanche, cette fois à la rencontre des usagers et pour "calmer le jeu".

Alors que le Premier ministre Edouard Philippe, et deux ministres ont pris position cette semaine sur cette affaire, le maire écologiste Eric Piolle a appelé dimanche le Président de la République Emmanuel Macron à "siffler la fin de la récréation et à clarifier cette hypocrisie d'Etat" sur la question.

Dimanche matin, devant la piscine Jean-Bron en centre-ville, une quinzaine de personnes, appartenant majoritairement au collectif Alliance Citoyenne, ont tenté de sensibiliser à la cause des musulmanes qui souhaitent porter un burkini, vêtement de bain très couvrant interdit dans les piscines de Grenoble comme presque partout.

Les militants ont reçu de nombreux témoignages de soutien et ont débattu dans le calme avec les détracteurs du burkini, a constaté un journaliste de l'AFP.

Alliance citoyenne a ainsi renoncé à une troisième opération coup-de-poing en six semaines à Grenoble, consistant pour ces femmes à entrer par surprise dans le bassin ainsi vêtues. Cela aurait été difficile de toute façon, vigiles et police municipale surveillant les entrées depuis trois jours.

"Finalement, on a préféré calmer le jeu, souligne Lucas, un sympathisant.

"On veut s'inscrire maintenant dans le temps long", a expliqué Adrien Roux, le directeur de l'Alliance citoyenne à Grenoble.

Le maire s'est "réjoui" dimanche soir que la journée "se soit bien passée".

- 'Stratégie du choc' -

Mais il a dénoncé la manière dont M. Philippe, la secrétaire d’État à l'Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa et la ministre de la Justice Nicole Belloubet s'étaient joints au débat cette semaine, en appelant ces baigneuses au respect du règlement, tandis que Mme Schiappa insistait sur l'aspect selon elle inégalitaire de cette tenue.

M. Piolle, qui "dénonce la stratégie du choc" employé par "les professionnels du développement communautaire et des religieux politiques", a jugé qu'il aurait fallu "écraser ce buzz".

"Au contraire, le gouvernement est rentré dans cette polémique", a-t-il déploré.

Il a appelé Emmanuel Macron à trancher : "Est-ce que le gouvernement veut ou pas que la piscine devienne, comme l'école, un sanctuaire qui soit protégé du religieux, et donc avoir un regard qui est contraire, aujourd'hui en tout cas, aux regards de l'Observatoire de la laïcité et du Défenseur des Droits"?, s'est-il demandé?

En tout cas, "ce n'est pas aux 36.000 maires de définir l'égalité face aux lois de la République".

Quant à la question de l'hygiène du burkini, qui définit son autorisation ou pas par les règlements de piscines, M. Piolle a concédé que "les règlements évoluent en permanence" et il n'a pas fermé la porte au principe de "travaux techniques" pour se déterminer sur cet aspect.

Mais comme "il n'y a pas de discussion possible avec des religieux politiques, et que ça ne se fait pas dans les périodes d'effervescence politique où tout le monde cherche à fracturer la société, cette question ne se pose pas de toute façon dans la période qui vient", a-t-il affirmé.

Les éventuelles contrevenantes continueront à être verbalisées, a-t-il fermement rappelé.

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