Cambriolage, viol et antisémitisme à Créteil : jusqu'à 20 ans de prison requis contre les agresseurs

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Par AFP - Créteil
Publié le 05 juillet 2018 - 13:33
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Jusqu'à 20 de prison ont été requis jeudi à l'encontre des agresseurs d'un homme juif et de sa compagne, violée lors d'un cambriolage armé à Créteil en 2014, un crime "foncièrement antisémite", selon l'avocate générale.

Elle a requis de 10 à 20 ans de réclusion criminelle à l'encontre des trois hommes d'aujourd'hui 22, 23 et 26 ans - dont l'un est en fuite - qui avaient pénétré de force, cagoulés, gantés et armés, dans l'appartement des victimes, et a demandé à ce que la cour reconnaisse coupable l'agresseur jugé pour le viol.

Elle a également demandé douze et huit ans de prison pour deux complices, jugés en même temps devant la cour d'assises du Val-de-Marne.

Le 1er décembre 2014, Jonathan et sa désormais ex-compagne, qui habitaient temporairement chez les parents du jeune homme, avaient été ligotés et bâillonnés pendant que les agresseurs fouillaient l'appartement à la recherche d'argent liquide. "Les juifs, ça ne met pas l'argent à la banque", leur avait-on dit arme au poing, en menaçant de les "buter".

"Les Russes sont des alcooliques, les Suisses sont des fraudeurs, les Chinois sont des fourbes, les noirs se ressemblent tous, les Arabes mentent. Et les juifs, ça a de l'argent", a déclaré Christine Laï au début de ses réquisitions, dénonçant les "préjugés raciaux" et "l'imbécilité humaine".

Le préjugé racial devient "agissant" quand "on s'en saisit pour cibler et déterminer qui on va aller attraper chez lui", a-t-elle ajouté.

Les agresseurs, ces "loups" qui évoluaient dans ce quartier où habite une grande partie de la communauté juive de Créteil, avaient selon elle repéré leurs victimes. Ils avaient vu le "rond" sur la tête du père de la victime, et la Mercedes noire qu'il conduisait, en avaient conclu qu'ils étaient juifs, qu'ils avaient de l'argent.

"Il y a un caractère foncièrement antisémite dans votre sélection des victimes", a-t-elle dit aux hommes dans le box, sous leur regard impassible.

Les plaidoiries de la défense se tiennent jeudi après-midi, le verdict est attendu vendredi.

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