Castex met la pression sur les entreprises afin de sauver l'emploi

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Par Manon BILLING, Eve SZEFTEL - Montévrain (France) (AFP)
Publié le 14 septembre 2020 - 13:56
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Principaux points du plan de relance économique de 100 milliards d'euros du gouvernement français
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© Robin BJALON / AFP
Covid-19 : le plan de relance du gouvernement
© Robin BJALON / AFP

"Il faut y aller": le Premier ministre Jean Castex a exhorté lundi les entreprises à signer "massivement" des accords de réduction de l'activité afin de préserver l'emploi, objectif "premier" du plan de relance, à l'occasion d'une visite d'usine chez Bic en Seine-et-Marne.

Alors que le gouvernement est critiqué pour l'absence de conditions de ce plan doté de 100 milliards d'euros, Jean Castex a durci le ton lundi.

Si Etat a consenti "un effort historique inédit" en affectant 35 milliards d'euros au "réarmement industriel" de la France, "tout cela ne fonctionnera qu'à une seule et unique condition: votre totale mobilisation", a lancé le Premier ministre à l'adresse des entreprises.

Il les a invitées à "conclure massivement et très vite, d'ici au 1er novembre, des accords d'activité partielle de longue durée" afin d'empêcher une explosion du chômage, qui devrait atteindre 9,5% de la population active à la fin de l'année.

Au total, 715.000 emplois devraient avoir été détruits à l'issue du premier semestre, au cours duquel un confinement strict de deux mois a été imposé pour enrayer la propagation du Covid-19.

Sous réserve d'un accord d'entreprise ou de branche, ce nouveau dispositif d'activité partielle permet de réduire le temps de travail d'au maximum 40% pendant une période de 6 à 24 mois, le salaire étant garanti à hauteur de 93% du salaire net.

"Ces accords permettent d'organiser la formation de vos équipes pendant les périodes de chômage" alors "il faut y aller (...) il faut s'engager, il faut négocier", a ajouté le Premier ministre, qui était accompagné notamment de la ministre du Travail Elisabeth Borne et du ministre de l'Economie Bruno Le Maire.

A l'issue d'un comité exécutif du Conseil national de l'Industrie (CNI), qui s'est tenu dans les locaux de Bic, Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, a une nouvelle fois critiqué l'absence de "conditionnalité" des aides aux entreprises.

Le leader syndical a également ironisé sur ces "plans de restructuration où la Covid a bon dos", citant l'exemple d'Auchan, qui a annoncé récemment la suppression d'un millier de postes supplémentaire, notamment dans le service après-vente. "Là aussi le gouvernement doit taper du poing sur la table", a souhaité M. Martinez.

- "indépendance" -

Du côté du gouvernement, le ton est à l'optimisme. Interrogé par l'AFP, Bruno Le Maire s'est dit confiant dans la capacité du pays à relocaliser certains biens stratégiques, comme dans la santé "où notre indépendance est en jeu". Mais aussi à produire en France de nouveaux biens et services, citant le domaine du calcul quantique, de l'intelligence artificielle ou du traitement des déchets.

Autre volet phare de "France Relance", le nom officiel du plan de redressement de l'économie à l'horizon 2023, la décarbonation de l'industrie. Notant que "25 sites industriels sont responsables de 36% des émissions de CO2" dans l'industrie, Jean Castex a dit compter sur eux "pour répondre aux appels à projets" déjà lancés, et dont la clôture est attendue "fin octobre-début novembre". Un premier bilan sera dressé lors de la prochaine réunion du CNI, a-t-il précisé.

Le Premier ministre a aussi annoncé que les feuilles de route des 18 filières industrielles devraient être revues d'ici au début de 2021 pour tenir compte des impératifs du plan de relance en matière de transition écologique. "Je sais que c'est exigeant, mais c'est nécessaire car +France Relance+ change la donne et les stratégies de filière ne peuvent évidemment l'ignorer".

Lors de leur visite de l'usine, les membres du gouvernement ont pu voir à l'œuvre des machines qui testent les billes bleues des stylos, dessinant des spirales aux déliés parfaits mais aussi pénétrer dans la salle où sont fabriqués les mythiques stylos quatre couleurs.

Muni de lunettes de chantier et de sur-chaussures, le Premier ministre s'est attardé sur une imposante machine vert pomme qui injecte l'encre dans les tubes transparents.

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