Cession de McDo marseillais : la direction parle de "désinformation", les salariés à Bercy

Auteur:
 
Par AFP - Marseille
Publié le 05 septembre 2018 - 17:54
Image
France-Soir
Crédits
©DR
Municipale 2014
©DR

Le projet de cession de six McDonald's de l'agglomération marseillaise a donné lieu "à beaucoup de désinformation", a déploré mercredi la direction de l'enseigne, au moment où une délégation de salariés et leur avocat, reçus à Bercy, faisaient part d'un "élément nouveau".

A l'issue d'une réunion de deux heures, la préfecture de la région Paca a indiqué que les salariés avaient été informés que "des garanties sur l’emploi qui avaient été acceptées par le repreneur" qui a "doublé son engagement financier initial".

Le délégué interministériel aux restructurations, Jean-Pierre Floris, "a confirmé que le repreneur s’était engagé à reprendre l’ensemble des salariés" et "durant les travaux de rénovation, à ce que les salariés perçoivent un revenu équivalent à l’intégralité de leur salaire", et ne "procéder à aucun licenciement dans un délai de 12 mois suivant la cession" indique la préfecture dans un communiqué.

"Nous sommes dans un contexte de tensions, de menaces, parfois même de violences, (...) avec beaucoup de désinformation", avait auparavant déclaré à l'AFP Sébastien Bordas, vice-président de McDonald's France en charge des régions du Sud.

Concrètement, Jean-Pierre Brochiero, franchisé McDonald's, veut céder six de ses restaurants marseillais, dont cinq à un autre franchisé McDo, l'établissement de Saint-Barthélemy, dans les quartiers Nord, au cœur du conflit avec les salariés, étant quant à lui promis à la société de restauration halal asiatique Hali Food.

Un projet global présenté lundi devant le juge des référés du tribunal de grande instance de Marseille comme "une escroquerie" par Me Ralph Blindauer, l'avocat des salariés, qui fustige un "plan social caché" et demande l'annulation du projet de cession. La décision est attendue vendredi.

Mais Me Blindauer a déposé mercredi une requête en réouverture des débats "sur la base d'un élément nouveau".

L'avocat a expliqué que le repreneur de l'établissement des quartiers Nord, "présenté comme devant investir 500.000 euros sur ses deniers personnels", n'avait déclaré que "plus de 8.000 euros" de revenus en 2017, copie de l'avis d'imposition à l'appui.

"On attend que la vérité éclate au grand jour", a dit l'un des membres de la délégation, qui devait présenter au ministère ces éléments, en espérant que M. Floris puisse "faire entendre raison" à McDonald's France.

Pour M. Bordas, "la seule spécificité du McDo de Saint-Barthélemy est malheureusement d'ordre économique". Il affirme que ce restaurant a perdu 3,3 millions d'euros ces neuf dernières années et que son chiffre d'affaires annuel stagne autour de 2,6 millions d'euros depuis son ouverture en 1997: "En 2017, le franchisé a fait 410.000 euros de pertes, alors que nous l'avions pourtant exonéré de quelque 300.000 euros de loyer".

Quant au projet Hali Food il est concret et réel, insiste M. Bordas, mettant en avant les 500.000 euros d'investissements prévus, le permis de construire déposé et la présence du repreneur lors d'une réunion sur le dossier la semaine dernière à la préfecture à Marseille.

"Ce sont des signes forts, de sacrées garanties, sur l'emploi, l'investissement", plaide M. Bordas, en ajoutant que McDonald's France, qui doit rester propriétaire des murs et du terrain, "va exonérer de loyer le futur repreneur la première année d'activité".

Quant aux personnalités politiques qui se sont mobilisées autour de ce dossier, de Jean-Luc Mélenchon, le leader de la France insoumise, à Samia Ghali, sénatrice socialiste des Bouches-du-Rhône, en passant par Jean-Claude Gaudin, le maire LR de la ville, M. Bordas affirme partager "les mêmes priorités" qu'eux et M. Brochiero : "maintenir l'activité et pérenniser l'emploi".

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.