Chez Conforama Pont-neuf, colère et portes closes au lendemain de l'annonce de la fermeture

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Par Kenan AUGEARD - Paris (AFP)
Publié le 02 juillet 2019 - 16:52
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Les salariés du magasin Conforama Pont-neuf étaient amers mardi, au lendemain de l'annonce de la suppression de 1.900 emplois et de la fermeture de 32 magasins dont le leur, situé dans le centre de Pa
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© ERIC PIERMONT / AFP/Archives
Les salariés du magasin Conforama Pont-neuf étaient amers mardi, au lendemain de l'annonce de la suppression de 1.900 emplois et de la fermeture de 32 magasins dont le leur, situé
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"La direction nous avait dit de ne pas nous inquiéter, on nous a menti": les salariés du magasin Conforama Pont-neuf étaient amers mardi, au lendemain de l'annonce de la suppression de 1.900 emplois et de la fermeture de 32 magasins dont le leur, situé dans le centre de Paris.

Réunis devant le magasin dans lequel la plupart travaillent depuis au moins 15 ans, une vingtaine d'employés ont voulu manifester, dans le calme, leur opposition à cette décision. Refusant de travailler, ils ont poussé le magasin à fermer ses portes mardi.

"On ne s'attendait pas à ça, la direction nous avait dit de ne pas nous inquiéter", accuse Amel Sbartaï, 42 ans dont 13 chez Conforama, conseillère au rayon électroménager. "On nous disait que le magasin du Pont-neuf était la vitrine de Conforama : on nous a menti."

"La fréquentation était en baisse mais il y avait toujours une excuse: les +gilets jaunes+, la canicule, les travaux", énumère une vendeuse travaillant dans ce magasin depuis 16 ans et qui souhaite rester anonyme. Devant le bâtiment, la rue du Pont-neuf est entièrement en travaux, un son de marteau-piqueur occupe l'espace sonore.

"J'ai travaillé sept ans à la Samaritaine, je suis entrée chez Conforama en 2003", peu avant la fermeture en 2005 du grand magasin parisien situé juste en face du Conforama Pont-neuf, explique-t-elle. "Quand la Samaritaine a fermé, j'ai marché avec mes anciens collègues. Maintenant, je vis ça de l'intérieur."

- "Trois francs six sous" -

80 employés sont répartis entre le magasin du Pont-neuf et un dépôt situé à Villeneuve-Saint-Georges (Val-de-Marne) qui fonctionne exclusivement avec le point du vente du 1er arrondissement parisien. Ce dépôt est "lui aussi en grève", a fait savoir Stéphane Brugnon, élu syndical CFE-CGC du magasin.

"Si demain on doit partir, on ne veut pas que ce soit avec trois francs six sous", martèle Djamal Trabelsi, 47 ans, entré chez Conforama à 18 ans. Syndiqué à la CGT mais non-élu, il portait, mardi, le gilet rouge aux couleurs de son syndicat.

Outre l'annonce de la fermeture, les employés du magasin ont un autre grief: la manière dont ils en ont été informés. "Le plus malheureux, c'est qu'on l'ait appris par les nouvelles, pas par notre direction", regrette Amel Sbartaï.

La suppression de 1.900 emplois et la fermeture de 32 magasins Conforama, ainsi que celle des dix magasins de l'enseigne Maison Dépôt, ont été annoncés lundi par la direction aux syndicats, qui l'ont ensuite appris à l'AFP.

Un comité central d'entreprise (CCE) prévu mardi matin, à l'occasion duquel le plan de restructuration devait être détaillé, n'a pu se tenir. "Faute de la présence des participants", a appris l'AFP auprès de l'entourage de la direction. "Le CCE a été déplacé à Torcy dans un hôtel où il ne pouvait se tenir dans des conditions normales; l'ensemble des élus a donc refusé d'y participer", a précisé à l'AFP Jacques Mossé-Biaggini, délégué FO.

Les salariés de Conforama Pont-neuf qui faisaient grève mardi n'envisagent pas de reprendre le travail tant qu'aucune annonce officielle ne leur est parvenue de la part de leur direction.

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