Chômage : Pôle emploi publie les chiffres du 2e trimestre

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Par Jean-Philippe CHOGNOT - Paris (AFP)
Publié le 25 juillet 2018 - 06:00
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Logo de pôle emploi, photographié à Paris le 23 mai 2018
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© Philippe LOPEZ / AFP/Archives
Logo de pôle emploi, photographié à Paris le 23 mai 2018
© Philippe LOPEZ / AFP/Archives

Le gouvernement publie mercredi le nombre de demandeurs d'emploi inscrits sur les listes de Pôle emploi au 2e trimestre, alors que se profile une réforme de l'opérateur public, avec à l'horizon des réductions d'effectifs.

Une hausse du chômage est plus probable qu'une baisse: pour qu'il baisse en moyenne au 2e trimestre, il faudrait qu'il diminue d'au moins 22.500 sur le seul mois de juin. Pôle emploi n'a enregistré de telles baisses mensuelles qu'à deux reprises dans l'année écoulée.

Le contexte n'est en outre pas très favorable. La reprise ralentit légèrement depuis le début de l'année, dans le sillage d'une activité moins dynamique. Le Produit intérieur brut n'a augmenté que de 0,2% au 1er trimestre, après cinq trimestres autour de 0,7%, et l'Insee table sur une croissance de 0,3% au 2e trimestre. Parallèlement, les embauches, qui ont atteint des sommets fin 2017, se sont stabilisées depuis.

Au 1er trimestre, les chiffres de Pôle emploi avaient, quant à eux, connu une baisse en demi-teinte.

Le nombre de chômeurs avait baissé de 32.100 (-0,9%), pour s'établir à 3,70 millions, son plus bas niveau depuis le 3e trimestre 2014. Mais parallèlement, le nombre de demandeurs d'emploi exerçant une activité a poursuivi sa hausse (+1,5%), ininterrompue depuis la crise de 2008. C'est le signe, selon certains syndicats, d'une précarisation du marché du travail.

- Baisses d'effectifs -

La publication de ce mercredi sera particulièrement scrutée par le gouvernement, qui guette une baisse du chômage pour pouvoir mettre en œuvre une réforme de l'opérateur public, avec des baisses d'effectifs à la clef.

L'Inspection générale des affaires sociales (Igas) réfléchit, à la demande de la ministre du Travail Muriel Pénicaud, à une "méthodologie robuste" permettant "d'indexer" d'éventuelles baisses d'effectifs de Pôle emploi sur celle du chômage. Mme Pénicaud a assuré que d'éventuelles coupes ne seront "pas décidées a priori", mais seulement "s'il y a une décrue constatée" de l'indicateur.

"On considère qu'il est raisonnable de penser que le chômage va baisser, les moyens du service public de l'emploi devront accompagner cette diminution", estimait-on récemment dans l'entourage du Premier ministre Édouard Philippe.

Le mécanisme retenu figurera, avant la fin de l'année, dans la convention tripartite 2019-2021, la feuille de route de Pôle emploi fixée en concertation avec l'Unédic et l'Etat.

- En quête d'économies -

Une autre réforme du service public de l'emploi est dans les tuyaux. Reprenant une préconisation du rapport Comité action publique 2022 (CAP22), le gouvernement va lancer "à la rentrée" une concertation pour "favoriser les mutualisations" entre Pôle emploi et ce que Matignon appelle ses "satellites", à savoir les Cap emploi, qui accompagnent les personnes handicapés, et les missions locales, qui accompagnent les jeunes.

"Derrière les sujets de mutualisation, il y a des sujets aussi de réduction d'effectifs et d'efficacité des moyens", expliquait-on récemment à Matignon.

Sur les 15,2 milliards d'euros alloués au ministère du Travail cette année, près de 1,5 milliard finance Pôle emploi. Mais le ministère est en quête d'économies pour tenir sa trajectoire budgétaire fixée à l'automne dernier. Celle-ci prévoit une enveloppe globale ramenée à 12,9 milliards d'euros pour 2019, soit 2,3 milliards de moins qu'en 2018.

Cette année, les effectifs de Pôle emploi ont déjà baissé de 297 équivalents temps plein (ETP), sur environ 50.000.

Le chiffre de 4.000 suppressions de postes ces prochaines années circule depuis le printemps mais Mme Pénicaud a assuré que "rien (n'était) décidé".

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