Clichy : le conflit autour des prières de rue se poursuit au tribunal

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Par AFP - Nanterre
Publié le 03 septembre 2018 - 16:13
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Le maire de Clichy Rémi Muzeau lors d'une manifestation contre les prières de rue illégales à Clichy le 10 novembre 2017
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© ALAIN JOCARD / AFP
Le maire de Clichy Rémi Muzeau lors d'une manifestation contre les prières de rue illégales à Clichy le 10 novembre 2017
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Plus de prière de rue mais un double procès en perspective: le conflit qui oppose depuis des mois une association musulmane de Clichy, réclamant un lieu de culte en centre-ville, et le maire de cette commune des Hauts-de-Seine doit se poursuivre mardi devant la justice.

L'édile LR Rémi Muzeau poursuit devant le tribunal correctionnel de Nanterre l'Union des associations musulmanes de Clichy (UAMC) et son président Mohand Kazed pour "organisation de manifestation sans déclaration" après une série de prières de rue organisées d'avril à décembre 2017.

"L'UAMC (les) a organisées sans déposer la moindre déclaration préalable en préfecture, ce qui constitue un délit", a assuré à l'AFP Pierre-Rémi Drai, l'avocat du maire.

Faux, rétorque Arié Alimi, avocat de l'association: "Tout a été déclaré" mais "trop tôt", convient-il. Selon lui, "il n'y a pas d'obligation déclarative pour les prières de rue car ce n'est pas le Code pénal qui s'applique mais la loi de 1905 (relative à la séparation de l'Eglise et de l'Etat, NDLR) qui prévoit un régime spécial pour les manifestations cultuelles sur la voie publique".

L'avocat entend donc soulever l'incompétence du tribunal.

Dans une seconde procédure, Me Alimi souhaite faire condamner M. Muzeau pour avoir tenu en novembre 2017 sur LCI des propos qu'il juge diffamatoires et constituant une provocation à la haine.

Cette procédure devait initialement être jugée mardi, mais Me Alimi a fait savoir lundi à l'AFP que l'UAMC se désistait dans ce dossier et avait l'intention de déposer une nouvelle assignation, plus précise, ultérieurement.

L'UAMC reproche à l'élu d'avoir affirmé qu'un prêche en arabe tenu lors d'une prière de rue devant l'hôtel de ville comportait "des appels au meurtre" et qu'un tract appelant à tuer les juifs avait été distribué lors d'une autre de ces prières. Sans toutefois incriminer nommément l'UAMC.

Me Drai a à ce sujet dit attendre des "excuses de l'UAMC" car son client a été "traîné dans la boue alors qu'il n'a fait que remplir son rôle de maire pour ramener la tranquillité dans les rues de sa ville".

En novembre 2017, une manifestation d'élus, à l'initiative de M. Muzeau, avait braqué les projecteurs sur ce conflit opposant mairie et association.

Le maire avait obtenu l'expulsion en mars 2017 du local utilisé comme lieu de culte par l'UAMC en centre-ville, souhaitant le transformer en médiathèque.

Deux ans plus tôt, il avait inauguré une mosquée en périphérie de la ville. Mais l'UAMC n'a jamais voulu s'y installer, la jugeant excentrée, exiguë et pas aux normes de sécurité.

Sur décision de justice, dont l'AFP a eu copie, l'association a obtenu qu'un constat d'huissier soit fait en février 2018 pour appuyer ses dires. La mairie a cependant attaqué cette décision devant la cour d'appel de Versailles.

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