Confinement : la vie chamboulée d'une famille francilienne sur trois générations

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Par Jean-François MONIER, Laurent GESLIN - Illiers-Combray (France) (AFP)
Publié le 17 avril 2020 - 11:00
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Roberte Loiselet, 88 ans, dans sa maison avec son fils Christophe Loiselet, le 9 avril 2020 à Illiers-Combray, en Eure-et-Loir
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© JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
Roberte Loiselet, 88 ans, dans sa maison avec son fils Christophe Loiselet, le 9 avril 2020 à Illiers-Combray, en Eure-et-Loir
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En couple avec deux enfants, le confinement a tout bousculé: depuis la mi-mars, une famille francilienne vit morcelée entre deux régions, après que le père de famille a décidé de partir s'occuper à temps plein de sa mère octogénaire.

Il a tout laissé derrière lui pour s'installer en Eure-et-Loir. Elle est restée à Bougival (Yvelines) avec leurs deux enfants, "un fils de 21 ans et une fille de 18 ans qui passe le bac".

Depuis un mois, la famille Loiselet a dû se résoudre à des choix difficiles. Le premier effet de la crise sanitaire est intervenu mi-mars quand l'employeur du couple, confronté à des problèmes d'approvisionnement en matières premières, a placé ses 150 salariés au chômage pour cinq mois.

Alors pour se rendre utile et parce qu'il s'inquiète pour sa mère de 88 ans, cet homme au visage doux et large d'épaules décide de déménager à Illiers-Combray, 3.300 habitants, entre Chartres et Le Mans, pour veiller sur elle pendant tout le confinement.

Un choix contraint. "Le problème, c'est qu'on est en appartement en région parisienne, on est quatre dans 65 m2, c'était impossible. Je ne me voyais pas enfermé pendant je ne sais combien de temps, sans sortir, et être les uns sur les autres. Et puis n'avoir presque rien à faire" hormis le ménage, explique Christophe Loiselet à l'AFP.

- Aidant pour sa mère -

A une centaine de kilomètres de là, le quinquagénaire aménage son lieu de vie, devient aidant pour sa maman, installée au 1er étage... et en profite pour lui faire la cuisine. Habituellement, il ne venait que les week-ends.

"Je préférais venir ici. Au moins j'ai les chiens à m'occuper, j'ai le jardin, un peu l'entretien de la cour", souligne Christophe Loiselet.

Les Loiselet ont-ils pensé partir tous ensemble chez la grand-mère? Ce n'était pas possible, dit le père, "parce qu'on n'avait pas internet ici" et sa fille en a besoin pour préparer ses examens. "Ma femme a décidé de rester à la maison, pour être avec les enfants, pour ne pas les laisser seuls non plus", dit le père.

Depuis un mois, le couple a pris le pli de se parler tous les jours au téléphone. Christophe a des nouvelles de son épouse Chantal, 49 ans, et de ses enfants: ils vivent le confinement "plus mal qu'ici", dit-il.

"Il y a un problème de nourriture quand même, d'approvisionnement, c'est plus difficile", explique son épouse. La journée passe vite dans le petit appartement avec les deux grands enfants mais les nuits son longues, confie Chantal. "Je me couche tard", explique-t-elle mais "à 9H30-10H00 je suis levée. Après la journée passe très vite".

Comment les Loiselet voient-ils le jour d'après? "Un gros point d'interrogation", répond Christophe, "professionnellement on ne sait pas si on aura encore du travail".

Pour les Loiselet, cette période est une épreuve qui leur a servi de leçon. Et les oblige à mieux anticiper une éventuelle nouvelle période de confinement dans l'avenir, assure le père. Ils veulent désormais faire installer une connexion internet et un ordinateur chez la grand-mère, pour "bouger tous ensemble". Au cas où.

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