Conforama : 1.900 suppressions de postes confirmées, le CCE suspendu

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Par AFP - Paris
Publié le 11 juillet 2019 - 12:25
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L'entreprise invoque d'importantes pertes cumulées, de l'ordre de "près de 500 millions d'euros" en France depuis 2013 pour justifier son plan social
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© DENIS CHARLET / AFP/Archives
L'entreprise invoque d'importantes pertes cumulées, de l'ordre de "près de 500 millions d'euros" en France depuis 2013 pour justifier son plan social
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La direction de l'enseigne d'ameublement Conforama a confirmé jeudi aux syndicats son projet de suppression de 1.900 emplois et de fermeture de 32 magasins en France lors d'une réunion du comité central d'entreprise, suspendue après l'irruption dans la salle de salariés, selon plusieurs syndicats.

Plusieurs centaines de salariés, selon la CGT et FO, s'étaient rassemblés jeudi matin devant un hôtel de Torcy, non loin du siège de l'entreprise situé à Lognes (Seine-et-Marne), où a été convoqué le CCE pour détailler le plan de restructuration et les mesures d'accompagnement des suppressions de postes.

Selon Abdelaziz Boucherit, de la CGT, "des salariés de toutes les régions de France" étaient présents au rassemblement.

Pascal Jacquemain, représentant CFDT au CCE, a indiqué à l'AFP que "le service d'ordre déployé par la direction a subitement disparu et des salariés en colère sont entrés dans la salle de réunion" une vingtaine de minutes après le début.

La direction a quitté les lieux pour regagner le siège de Lognes, selon les syndicats. "Ils ne savaient pas comment se dépêtrer de la situation et ils se sont servis de l'intrusion comme alibi", a estimé M. Jacquemain.

La CFDT "demande aux responsables de Conforama de prendre leurs responsabilités et de faire face aux salariés ainsi qu'à leurs représentants". "Le CCE doit reprendre dès aujourd'hui, la CFDT ne laissera pas la direction de Conforama faire l'économie d'explications", indique le syndicat dans un communiqué.

Force ouvrière dénonce pour sa part le caractère "ultra-minimaliste des mesures sociales présentées (rien au-dessus du légal), qui ne prend pas en compte les ressources très élevées du groupe Conforama à l'international et qui n'a rien à voir avec les mesures annoncées par d'autres enseignes beaucoup plus généreuses avec les salariés".

Les représentants du personnel reçus mardi au ministère de l'Economie et des Finances ont fait part de leurs craintes que "ce PSE (plan de sauvegarde de l'emploi) ne soit pas le dernier et soit suivi d'une deuxième vague de fermetures et de licenciements", selon le communiqué de FO.

Jacques Mossé-Biaggini, de FO, s'est dit "très pessimiste": "Notre hypothèse est que la direction compte dépecer le groupe en réduisant la masse salariale pour vendre à la découpe".

"On a appris avec stupeur le limogeage du directeur général du groupe Frank Deshayes mardi, alors que les résultats du premier semestre étaient bons sous son impulsion, cela veut dire que l'entreprise est aux mains des créanciers", a-t-il estimé.

"Sur les 193 magasins Conforama en France, 76 ont été déclarés déficitaires à la suite d'une analyse financière. Des mesures d'optimisation ont été appliquées ensuite à ces 76 magasins mais il s'est avéré que malgré cela, 32 d'entre eux devaient être fermés", avait expliqué mercredi la direction, démentant "fermement que les 44 autres soient promis à la fermeture" et "qu'il y ait un plan +caché+ de liquidation de l'enseigne".

L'entreprise, détenue par le groupe sud-africain Steinhoff, invoque d'importantes pertes cumulées, de l'ordre de "près de 500 millions d'euros" en France depuis 2013.

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