Congé après la perte d'un enfant : Fesneau veut avancer "sans démagogie"

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Par AFP - Paris
Publié le 02 février 2020 - 12:19
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Le ministre chargé des Relations avec le Parlement Marc Fesneau à l'Elysée, le 29 janvier 2020
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© Ludovic MARIN / AFP/Archives
Le ministre chargé des Relations avec le Parlement Marc Fesneau à l'Elysée, le 29 janvier 2020
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Le ministre Marc Fesneau a estimé dimanche que gouvernement et majorité n'avaient peut-être pas eu "le temps de recul" suffisant sur la proposition d'allongement du congé après la perte d'un enfant, appelant à y répondre "sans démagogie".

Emmanuel Macron est intervenu lui-même samedi pour faire cesser la polémique: après le refus initial d'allonger ce congé de deuil, jeudi à l'Assemblée nationale, la ministre du Travail Muriel Pénicaud a admis une "erreur" et les députés LREM sont prêts à revoir leur position.

M. Fesneau a estimé sur Franceinfo que ce vote de jeudi, qui a suscité un tollé de l'extrême gauche au patronat, "doit nous interroger collectivement", mais pas "dans la recherche de boucs émissaires".

"C'est bien que le président de la République puisse intervenir quand des sujets peuvent susciter l'émotion, ça ne me gêne pas du tout", a assuré le ministre (MoDem) des Relations avec le Parlement.

"Reconnaissons qu'il y a une erreur, ce n'est pas la peine de tourner autour du pot", a-t-il ajouté, soulignant cependant les limites de l'examen d'un tel texte, proposé par le groupe UDI-Agir, dans le cadre de sa "niche" parlementaire.

La proposition de loi centriste "ne traitait pas la question des gens qui travaillent dans la fonction publique", ne concernait que les enfants mineurs, et ne traitait pas "l'accompagnement dans la durée".

Le deuil d'un enfant est "un sujet très global, qui nécessite que nous y réfléchissions collectivement", selon M. Fesneau. Ce n'est "pas une affaire d'argent", a-t-il assuré, alors que certains points relèvent de l'entreprise employeur du parent, d'autres de "la solidarité nationale".

Le congé doit-il passer de 5 jours à 12, comme proposé par les UDI-Agir? "Je ne sais pas si c'est 12, si c'est 20" car il faut analyser notamment "le temps des démarches administratives" et voir comment pour les parents cela puisse se passer "dans les meilleures conditions possibles".

"Il faut essayer sans démagogie de répondre aux questions", a ajouté le ministre, le texte pouvant être amendé désormais par le Sénat.

La présidente du RN Marine Le Pen a estimé que "mieux vaut tard que jamais, mais c'est assez révélateur quand même de la philosophie qui est celle des députés En marche". "C'est vraiment le pognon, le pognon, le pognon, on n'a qu'une vision comptable des choses", a-t-elle dénoncé sur BFTMTV.

"C'est heureux s'ils se rendent compte de leur inhumanité", a-t-elle ajouté.

"C'était tellement inhumain, tellement scandaleux, tellement absurde, que le bon sens revient, mais on est quand même dans un pays curieux où on a l'impression que les ministres du gouvernement ne réfléchissent pas par eux-mêmes", a aussi critiqué Nicolas Dupont-Aignan, le président de Debout La France, au micro de Radio J.

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