Congrès des régions : les élus locaux en force pour relancer la décentralisation

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Par Dominique CHABROL - Paris (AFP)
Publié le 24 septembre 2018 - 14:47
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Le président de Régions de France Hervé Morin, celui de l'Assemblée des départements de France Dominique Bussereau, et celui de l'Association des maires de France François Baroin le 3 juillet 2018 à P
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Hervé Morin, président de Régions de France (G), Dominique Bussereau, président de l'Assemblée des départements, et François Baroin (D), président de l'Association des maires de Fr
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Absence de dialogue avec l'exécutif, suppression de la taxe d'habitation, relations financières avec l'État...: les élus locaux feront front commun pour "défendre les libertés locales" mercredi à Marseille, en ouverture du congrès des régions.

Après l'échec de la Conférence nationale des territoires (CNT) en juillet, les maires, présidents de régions et de départements lanceront un "grand appel à la relance de la décentralisation" pour dénoncer les orientations du gouvernement.

Depuis plusieurs mois, l'Association des maires de France (AMF), l'Assemblée des départements (ADF) et Régions de France - qui avaient boycotté la CNT de juillet - protestent contre une "recentralisation massive" depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron.

"Il y a une très forte exaspération des élus. Avec ce meeting, nous voulons nous adresser à l'opinion publique", affirme Hervé Morin, président centriste de Régions de France. "La question est: est-ce que la morgue technocratique continue à l'emporter sur l'efficacité politique ou est-ce qu'on retrouve un peu de bon sens ?", soutient-il.

M. Morin recevra mercredi soir le renfort de ses homologues de l'AMF, François Baroin (LR), et de l'ADF, Dominique Bussereau (en congé de LR), ainsi que du président du Sénat Gérard Larcher, qui presse de son côté le gouvernement "de retrouver le chemin du dialogue avec les collectivités".

"Les associations d'élus ont raison de dire que tout ce qui s'est entrepris à leur sujet depuis un an s'est fait à l'insu de leur plein gré", a également déploré lundi sur Public Sénat le premier secrétaire du PS Olivier Faure, accusant Emmanuel Macron de "se méfier de tous les contre-pouvoirs".

Signe des tensions entre l'exécutif et les collectivités ou simple question d'emploi du temps ? Le Premier ministre Edouard Philippe ne viendra pas s'exprimer devant les élus régionaux, comme il y est traditionnellement invité.

- Question de confiance -

Devant les membres de France Urbaine (grandes villes et agglomérations) réunis mercredi à Paris, M. Philippe avait plaidé pour "une décentralisation assumée", qui repose "autant que possible sur la confiance".

Le gouvernement ne sera pas moins fortement représenté à Marseille, avec plusieurs ministres, Elisabeth Borne (Transports), Jean-Michel Blanquer (Education) ou encore Frédérique Vidal (Enseignement supérieur).

Le "pacte ferroviaire", l'exercice de nouvelles compétences économiques, la fiscalité, les régions au coeur de l'Europe ou l'orientation des élèves, figurent parmi les nombreux thèmes qui seront abordés jeudi.

Le rendez-vous des régions donned le coup d'envoi des grands rassemblements d'élus de l'automne, avant le congrès de l'ADF les 8 et 9 novembre à Rennes et celui de l'AMF, du 20 au 22 novembre à Paris, dont le climat s'annonce également houleux.

Les trois associations devraient réitérer leur démonstration d'unité à l'occasion de ces différents rassemblements.

A l'exception notoire des élus de France Urbaine qui ont joué le jeu du dialogue avec le gouvernement depuis le début, les relations entre l'exécutif et les collectivités se sont profondément dégradées au fil des mois, sur des dossiers parfois très distincts.

Outre les accords financiers avec l'Etat pour la maîtrise des dépenses publiques, les régions ont ferraillé sans succès avec le gouvernement pour conserver la compétence de l'apprentissage. Les départements se heurtent à l'Etat sur le financement du RSA et autres allocations sociales.

Les plus touchées par la baisse des emplois aidées, les communes défendent "l'autonomie fiscale" et réclament des garanties sur la compensation de la suppression programmée de la taxe d'habitation, qui constituait leur principale ressource.

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