Coronavirus : au lycée Lapérouse de Nouméa, mains propres mais distance rapprochée

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Par Claudine WERY - Nouméa (AFP)
Publié le 22 avril 2020 - 14:09
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Les élèves sont de retour au lycée Lapérouse de Nouméa le 22 avril 2020, où les règles de distanciation sont difficiles à appliquer dans les couloirs et escaliers
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© Theo Rouby / AFP
Les élèves sont de retour au lycée Lapérouse de Nouméa le 22 avril 2020, où les règles de distanciation sont difficiles à appliquer dans les couloirs et escaliers
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"On doit se laver les mains avant chaque cours mais du coup on fait tous la queue devant les lavabos!": de retour en classe après un mois de confinement, les élèves du lycée Lapérouse de Nouméa ont tenté mercredi de respecter les régles d'hygiène mais la distanciation reste compliquée.

Sous un soleil de plomb, le plus grand lycée de Nouméa - 1.780 élèves - a rouvert ses portes mercredi, après la décision des autorités de cet archipel de 270.000 habitants de lever progressivement le confinement, compte tenu du faible impact du coronavirus.

Seulement 18 cas de la maladie ont été répertoriés dont aucun endogène, attestant d'une forte probabilité que le virus ne circule pas.

"Nous sommes les premiers établissements scolaires français à se déconfiner. Mais je ne pense pas que notre exemple soit exportable car la situation sanitaire en Nouvelle-Calédonie n'a strictement rien à voir avec celle de la métropole", relativise Frédéric Ruchti, proviseur.

Pour autant, le lycée s'est mis à la page "Coronavirus". A peine la grille franchie, les élèves tombent nez à nez avec un grand tableau sur lequel on peut lire: "Se laver les mains avant d'entrer en cours, avant de déjeuner, avant et après être allés aux toilettes".

"Le nombre de lavabos a été multiplié par deux, on en a une quarantaine. Il y a du savon, des poubelles et des distributeurs d'essuie-main en papier. Il faut une éducation aux gestes barrière, qui ont vocation à devenir structurels", explique le chef d'établissement.

Les murs sont tapissés d'affiches expliquant ces gestes barrière tandis qu'à l'infirmerie, une cinquantaine de masques en tissu sont disponibles pour les professeurs. Ces derniers ne sont pas obligatoires.

"Certains profs en avaient, mais il faut qu'ils articulent bien sinon on ne comprend pas", s'amuse Swell, élève en terminale S.

- "comme d'hab" à la récré -

Seule la province Sud de Nouvelle-Calédonie, où se trouve Nouméa et 75% de la population, a organisé ce mercredi le retour en classe des scolaires. Celles du Nord et des îles Loyauté, dirigées par des indépendantistes, ont préféré se donner un délai supplémentaire pour se préparer.

Dans le Sud, les classes ont été divisées par ordre alphabétique en deux groupes, qui iront en cours en alternance cette semaine et la semaine prochaine. Le contexte sanitaire doit être réévalué le 3 mai pour un déconfinement total ou pas.

"Il y a très peu d'absentéisme, à peine plus que d'ordinaire, et les élèves se montrent plutôt disciplinés", s'est félicité Frédéric Ruchti.

Même sérénité à la vie scolaire où des rubans autocollants ont été posés au sol pour marquer les distances à respecter.

"J'ai reçu deux trois coups de fil de parents inquiets, qui préfèrent attendre encore un peu avant d'envoyer leur enfant, mais pas plus. Évidement pour la distanciation, ce n'est pas vraiment ça", confie Brigitte Marioge, conseillère principale d'éducation.

Si dans les salles, il n'y a en effet qu'un seul élève par table placé en quinconce, les corps se frôlent et se touchent dès la fin du cours.

"C'est impossible de garder ses distances aux inter-cours dans les couloirs et les escaliers. A la récréation, c'est comme d'hab", constate Mike, en train de papoter à 30 cm d'un ami.

"On doit se laver les mains avant chaque cours mais du coup on fait tous la queue devant les lavabos!", raconte Swell, qui s'étonne du comportement de certains élèves "comme si on était définitivement sorti d'affaires".

En terminale ES, Manon craint qu'à cause de l'épidémie de coronavirus, le bac "ne soit pas un vrai bac". "Il risque d'être dévalorisé parce que les profs vont noter gentiment", lâche cette lycéenne studieuse.

Avec l'archipel de Wallis et Futuna, la Nouvelle-Calédonie sera le seul territoire français où le bac 2020 devrait être organisé dans des conditions normales, à la faveur d'un calendrier scolaire différent qui débute mi-mars et se termine mi-décembre. Il permet aux élèves de ne pas être en classe pendant les mois les plus chauds.

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