Virus : Pâques sous cloche en France, l'heure n'est pas au déconfinement

Auteur:
 
Par Laure FILLON - Paris (AFP)
Publié le 10 avril 2020 - 16:58
Mis à jour le 11 avril 2020 - 23:10
Image
Un agent des services de nettoyage désinfecte les rues de Cannes, le 10 avril 2020
Crédits
© VALERY HACHE / AFP
Un agent des services de nettoyage désinfecte les rues de Cannes, le 10 avril 2020
© VALERY HACHE / AFP

Météo quasi-estivale, vacances scolaires, fêtes de Pâques, rien n'y fait: l'heure n'est pas au déconfinement et les Français sont plus que jamais sommés de rester chez eux face à une épidémie de coronavirus qui a encore fait 635 morts en 24 heures.

"Un très haut plateau épidémique semble se dessiner. Nous devons absolument continuer à rester vigilants", a lancé samedi soir le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon.

L'épidémie a fait 13.832 morts au total en France, avec 345 décès de plus en 24 heures dans les hôpitaux et 290 dans les établissements pour personnes âgées et autres sites médico-sociaux, selon le dernier bilan des autorités de santé.

Une petite éclaircie se confirme toutefois: pour le troisième soir consécutif, le nombre de patients en réanimation a enregistré une baisse en 24 heures, avec désormais 6.883 patients, soit 121 de moins que la veille et 265 de moins que mercredi soir.

Le N.2 du ministère de la Santé se garde toutefois de tout excès d'optimisme: "L'heure n'est pas au déconfinement", a-t-il martelé. "C'est en restant chez vous que vous sauvez les vies (...) Ces mesures sont plus importantes que jamais".

- 50 marins contaminés -

Le ministère des Armées a de son côté annoncé samedi que le porte-avions nucléaire français Charles-de-Gaulle, sur lequel 50 marins ont été testés positifs au coronavirus, arriverait dimanche à Toulon et pourrait commencer la mise en quarantaine des personnels.

L'origine de la contamination du navire n'est pas connue. Il n'a pas été en contact avec un élément extérieur depuis une escale à Brest le 15 mars.

Dans l'attente du discours lundi soir du président Macron, qui devrait préciser la durée de la nouvelle prolongation du confinement entamé le 17 mars, quelque 160.000 policiers et gendarmes sont mobilisés pour contrôler et éviter les départs en vacances, avec la météo quasi-estivale actuellement en France.

- Contrôles renforcés -

"Il faut être extrêmement prudent (...) si on relâche les mesures du confinement trop rapidement, le virus pourrait recirculer", a mis en garde samedi Bruno Megarbane, chef du service de réanimation médicale et toxicologique de l'hôpital Lariboisière à Paris, sur BFM TV.

Le confinement reste la disposition la plus sûre car "on attend tous un vaccin, mais il n'arrivera pas avant 18 mois, deux ans au mieux", a prévenu Christian Bréchot, virologue, ancien directeur de l'Inserm et de l'Institut Pasteur, aujourd’hui président du Global Virus Network (GVN), sur Franceinfo.

Dans ce contexte de douceur - records de chaleur précoce cette semaine dans le nord du pays - et de congés scolaires, les contrôles sont renforcés dans plusieurs régions.

En Corse, "un seul adulte par famille" peut faire ses courses pendant une heure par magasin, en plus de contrôles renforcés sur les plages et lieux de promenade.

- Dérogation pour l'adoption d'animaux -

A Nice, neuf quartiers parmi les plus pauvres sont soumis à un couvre-feu dès 20h au lieu de 23h.

A Paris, en Alsace ou encore à Saint-Etienne, la pratique sportive individuelle est plus strictement encadrée, alors que les sorties à plusieurs sont interdites en Ardèche.

Dans les Bouches-du-Rhône où les vacances débutent, la vigilance est de mise sur le littoral, dans les massifs et sur l'autoroute.

En serrant la vis sur plusieurs fronts, le ministère de l'Intérieur a en revanche annoncé samedi qu'"une tolérance" serait accordée dans les déplacements pour les personnes souhaitant adopter un animal en refuge, comme l'avait demandé la SPA.

Entamé le 17 mars, prolongé une fois, le confinement continuera au-delà du 15 avril, a déjà prévenu l'Elysée. Jusqu'à quand? Le chef de l’État devrait aborder la question dans son allocution lundi soir.

- Port des masques -

Outre la question du confinement, le président Macron est attendu sur la nécessité ou non du port généralisé du masque.

Pour la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye, la question se pose uniquement "dans le cadre de la stratégie de déconfinement".

Avant cette prise de parole, le président consulte et il avait notamment rendu une visite surprise jeudi au controversé professeur marseillais Didier Raoult, héraut du traitement à l'hydroxychloroquine contre le Covid-19.

Le spécialiste des maladies infectieuses lui a présenté la dernière étude de ses services qui confirme, selon lui, l'efficacité du dérivé de la chloroquine, un médicament contre le paludisme.

Mais ces conclusions ne font pas l'unanimité chez les spécialistes: des épidémiologistes critiquent toujours l'absence d'un groupe témoin recevant un placebo et un biais, des participants à l'étude ayant des formes moins graves de la maladie.

Un débat récurrent que doivent trancher dans les semaines à venir des essais cliniques en cours sur ce traitement -- et d'autres possibles -- contre le Covid-19, maladie contre laquelle il n'existe à ce jour ni vaccin ni remède.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.