Covid-19 : dernière soirée avant le couvre-feu, record du nombre de cas

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Par AFP - Paris
Publié le 16 octobre 2020 - 06:02
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Des policiers patrouillent le 6 octobre 2020 à Paris
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© THOMAS COEX / AFP/Archives
Des policiers patrouillant pour faire respecter les mesures sanitaires dans une rue de restaurants à Paris le 6 octobre 2020
© THOMAS COEX / AFP/Archives

Paris et la grande couronne, comme huit autres métropoles en alerte maximale, s'apprêtent à vivre une dernière soirée de liberté avant l'entrée en vigueur des couvre-feux, à partir de vendredi minuit, alors que plus de 30.000 cas positifs ont été détectés en 24 heures, un record.

Pour Lyon, Lille, Toulouse, Montpellier, Saint-Etienne, Aix-Marseille, Rouen et Grenoble ainsi que l'Île de France, soit 20 millions d'habitants, le gouvernement a décidé d'instaurer un couvre-feu dès samedi, 00H00, "pour une durée minimale de quatre semaines" voire "au-delà, si le Parlement le valide", le président Emmanuel Macron ayant évoqué la date du 1er décembre.

Le Premier ministre Jean Castex a expliqué qu'à partir de minuit dans la nuit de vendredi à samedi, ce sera "chacun chez soi de 21H00 à 06H00" dans les zones concernées, à moins d'avoir en main une attestation dérogatoire pour aller par exemple au travail, à l'hôpital ou à la pharmacie, rendre visite à un proche en situation de dépendance ou sortir son animal de compagnie.

L'attestation, comme pendant le confinement, sera obligatoire et disponible sur le site du gouvernement, faute de quoi les contrevenants s'exposeront à une amende de 135 euros.

Dans toutes ces villes, les soirées au restaurant vont devoir être écourtées ce qui provoque l'ire des restaurateurs, comme Stain Roman, gérante de La mère Buonavista à Marseille : "Je n'ai jamais vu ça en 50 ans que je suis ici". "On va fermer le soir: qu'est-ce qu'on peut faire d'autre? Il faut que nos employés soient dehors à 21H00", s'insurge-t-elle.

La maire de la ville, Michèle Rubirola, a également fait part de sa colère, expliquant que la population va "payer, par la suppression de leurs plaisirs, de leur liberté ou par une précarisation économique --parce que le monde de la restauration, les bars vont vraiment être touchés --, un manque de moyens hospitaliers".

Les indicateurs du Covid-19 se sont encore aggravés jeudi avec plus de 30.000 nouveaux cas de contamination en 24 heures, un nombre record, et des admissions quotidiennes en réanimation qui continuent d'augmenter, selon les chiffres de Santé publique France. Le cap des 20.000 cas ne remontait qu'au 9 octobre.

- Assouplissement pour la culture ? -

Le bond du nombre de contaminations s'accompagne d'une hausse continue du taux de positivité des tests (la proportion des personnes positives sur l'ensemble des personnes testées), ainsi que des nouvelles admissions dans les services de réanimation des hôpitaux ces derniers jours: 171 patients lundi, 226 mardi, 193 mercredi et 219 jeudi, selon la base de données de SpF.

La Fédération nationale des cinémas a pour sa part dénoncé les conséquences "extrêmement graves" sur son activité d'un couvre-feu et requis la permission de "permettre aux spectateurs de rentrer chez eux après la séance de 21H00".

La maire de Paris Anne Hidalgo a elle aussi indiqué vouloir "trouver des solutions qui permettent aux artistes de continuer à exercer leur vocation et assurer leurs représentations", un assouplissement auquel s'est montrée favorable la ministre de la Culture Roselyne Bachelot.

Le reste du continent n'est pas épargné et l'Organisation mondiale de la santé (OMS) juge désormais la situation "très préoccupante" en Europe.

"Le Covid est désormais la cinquième cause de décès et la barre des mille décès par jour a été atteinte", bien que la situation ne soit pas similaire à celle de mars-avril, a déclaré le directeur de la branche Europe de l'OMS, Hans Kluge.

L'OMS avertit que des niveaux de mortalité "quatre à cinq fois supérieurs à ceux d'avril" pourraient survenir "d'ici janvier", si des "stratégies prolongées d'assouplissement" des restrictions étaient menées.

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