Covid-19 : premier cap en vue pour un retour à une vie plus normale

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Par Laure FILLON - Paris (AFP)
Publié le 27 novembre 2020 - 13:48
Mis à jour le 28 novembre 2020 - 06:42
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La France se prépare à rouvrir ses petits commerces samedi et à se donner un peu d'air avec la fin du kilomètre de promenade
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© Philippe LOPEZ / AFP/Archives
La France se prépare à rouvrir ses petits commerces samedi et à se donner un peu d'air avec la fin du kilomètre de promenade
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La France se prépare à rouvrir ses petits commerces samedi et à se donner un peu d'air avec la fin du kilomètre de promenade, première étape d'un confinement allégé mais étroitement surveillé par le gouvernement.

Les chiffres des autorités de santé indiquent vendredi une poursuite de la baisse des principaux indicateurs. A l'exception des décès avec 396 victimes du Covid-19 à l'hôpital en 24 heures, soit près de 52.000 personnes au total depuis le début de l'épidémie.

Les commerces dits "non essentiels" accueilleront à partir de samedi leurs clients, mais ils devront respecter des règles strictes. La jauge sera limitée à 8m2 par personne pour les petits commerces. Les grandes surfaces, qui pourront rouvrir leurs rayons jouets ou habillement, devront prévoir un système de comptage.

Les commerces pourront ouvrir jusqu'à 21H00 et des dérogations seront accordées pour le dimanche. Des créneaux pourront être proposés pour les personnes vulnérables.

"On est très, très contents", se réjouissait dès mercredi Sophie Patteuw, directrice d'un magasin de jouets à Villeneuve d'Ascq, dans le Nord, prête à rouvrir ses portes après "un grand rangement": "on va pouvoir retrouver notre équipe complète, parce qu'on a une partie de l'équipe au chômage".

Pour Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à La Pitié-Salpêtrière, cette réouverture n'"inspire aucune inquiétude". "Il y a des protocoles sanitaires et de toute façon il faut les rouvrir, (c'est) absolument indispensable, pour des raisons sociales et économiques", a-t-il jugé sur RMC.

Car si l'Insee a révisé à la hausse vendredi son estimation du rebond de l'économie française (+18,7%) pour le 3e trimestre, marqué par le déconfinement, le PIB reste toutefois inférieur de 3,9% à son niveau un an avant et les annonces de suppressions d'emploi se succèdent.

- Grogne des évêques -

Le médecin se dit en revanche plutôt inquiet pour les retrouvailles en famille et entre amis à Noël et Nouvel An.

"Il faudra limiter les interactions sociales, il ne faudra pas se réunir à 40, 50, et probablement même pas à 10", a-t-il averti.

Les offices religieux, eux, vont pouvoir de nouveau se tenir mais avec 30 personnes maximum et la Conférence des évêques de France (CEF) a annoncé avoir déposé un recours devant le Conseil d'Etat vendredi pour contester cette jauge. Elle a par ailleurs indiqué "avoir rendez-vous dimanche" à 18h00 "avec le Premier ministre", espérant "un vrai moment de concertation".

Autre changement à partir de samedi, le temps de sortie pour se promener ou faire du sport passe à 3 heures, dans un rayon de 20 kilomètres, une bouffée d'air frais bienvenue en particulier pour les habitants des grandes villes.

Les amateurs de golf, tennis, surf, équitation pourront retrouver leurs terrains, comme tous les pratiquants de sport en plein air et sans contact.

- Stratégie vaccinale en préparation -

L'assouplissement progressif des mesures de déconfinement doit aboutir à un retour à une vie plus normale fin janvier, si les indicateurs sanitaires continuent à s'améliorer.

C'était le cas vendredi avec un passage sous le cap des 4.000 patients en réanimation, à 3.871 personnes. Le nombre de personnes hospitalisées, 28.620, est aussi en baisse sur 24 heures, tout comme le nombre de nouveaux cas de Covid.

Santé publique France, dans son point hebdomadaire, estime que le pic des nouvelles contaminations a eu lieu la semaine du 26 octobre et celui des hospitalisations la semaine suivante.

Les restaurateurs, qui devront atteindre au moins le 20 janvier pour rouvrir, poussent eux un cri d'alarme. Dans une tribune parue dans Le Figaro, signée par des grands noms de la gastronomie comme Pierre Gagnaire ou Anne-Sophie Pic et deux collectifs, ils demandent à être reçus par Emmanuel Macron et "une compensation réelle à l'inactivité forcée sur près de la moitié de l'année".

Pendant ce temps, la course au vaccin se poursuit.

Jeudi, le laboratoire britannique AstraZeneca, qui développe un vaccin avec l'université d'Oxford, a annoncé devoir mener "une étude supplémentaire", après des critiques concernant les résultats annoncés.

Concernant l'efficacité pour les personnes âgées - la majorité des morts du Covid-19 ayant plus de 70 ans -, "il faut faire des analyses des différents groupes d'âge", a indiqué vendredi Olivier Nataf, président d'AstraZeneca France sur RTL.

Le gouvernement prépare la stratégie vaccinale française, qui sera présentée la semaine prochaine, espérant démarrer la campagne vaccinale fin 2020-début 2021.

Pour le médecin Eric Caumes, c'est "très optimiste". "Nous n'avons toujours pas vu les études scientifiques qui rapportent des résultats de ces vaccins", mais uniquement des "communiqués de presse issus des laboratoires pharmaceutiques".

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