Covid-19 : quand le confinement et la peur du virus font les affaires des fraudeurs

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Par Avec les bureaux de l'AFP - Bordeaux (AFP)
Publié le 19 mars 2020 - 15:44
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La Direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF) va enquêter sur les fortes augmentations des prix de vente des gels hydroalcooliques et des masques de protection constatées depuis l'appari
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Attestations de déplacement à 5 euros, faux agents hospitaliers, prétendus désinfecteurs, masques au marché noir: les fraudes et arnaques commencent de fleurir en profitant du conf
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Attestations de déplacement à 5 euros, faux agents hospitaliers, prétendus désinfecteurs, masques au marché noir: les fraudes et arnaques commencent de fleurir en profitant du confinement des personnes les plus fragiles, notamment les seniors, et de la peur de la contagion.

"Attention!" : Mercredi, sur sa page Facebook, le centre hospitalier Samuel Pozzi Bergerac (Dordogne) a mis en garde contre "des appels malveillants" récemment passés auprès de personnes âgées, au nom de l'hôpital.

Au bout du fil, de mystérieux interlocuteurs indiquent qu'ils "vont passer à leur domicile pour vérifier qu'elles disposent bien du matériel médical nécessaire à leur maintien à domicile" à l'heure du confinement, relate l'hôpital qui explique ne pas être l'auteur de ces appels.

"Seul le service de soins infirmiers à domicile poursuit sa tournée auprès des personnes habituellement prises en charge", rappelle le centre hospitalier, en insistant sur les consignes de sécurité: "ne donnez pas vos coordonnées, n'accueillez pas chez vous des personnes que vous ne connaissez pas".

Contacté par l'AFP, l'établissement précise avoir reçu "un signalement" de ce type et avoir déposé une pré-plainte en ligne.

Avec le confinement, "la délinquance va forcément s'adapter", redoute une source policière en Nouvelle-Aquitaine. "Des malveillants vont trouver des subtilités pour profiter du confinement des personnes les plus fragiles", comme le fait de trouver des prétextes pour s'introduire chez elles et y dérober biens ou argent ou faire des repérages en vue d'éventuels cambriolages.

- Rançonnage en ligne -

En Auvergne-Rhône-Alpes, Sébastien Pommereul de la société "Stop nuisibles" a indiqué mercredi avoir reçu des appels de clients de Montluçon et Meaulne (Allier), qui lui demandaient conseil après avoir été démarchés au téléphone: "une personne leur proposait de venir désinfecter leur habitation par rapport au coronavirus", raconte-t-il à l'AFP. Des signalements ont été transmis à la police et à la gendarmerie.

Même procédé en Gironde où la gendarmerie avait mis en garde dès le 5 mars contre des malfaiteurs se faisant passer pour des employés municipaux chargés de la désinfection des maisons afin de lutter contre le coronavirus.

A Béziers, c'est une autre arnaque qui a fait son apparition le jour-même de l'instauration du confinement: des personnes se présentant comme des policiers proposaient des attestations de déplacement moyennant 5 euros, alors que le document téléchargeable en ligne est gratuit, selon un tweet de la police nationale de l'Hérault.

Sur internet aussi, les tentatives d'arnaque surfent sur la propagation du coronavirus. "Des sites non officiels proposent des #attestations de déplacement payantes ou de les remplir en ligne. Attention Risques de vol de données perso et d'#escroquerie", confirme sur Twitter la plateforme nationale d'information sur le risque numérique cybermalveillance.gouv.fr.

La gendarmerie nationale a lancé jeudi un appel à la vigilance face aux "sites/applications malveillantes", tels que le site http://coronavirusapp.site qui installe un "maliciel" et l'application mobile Malicious COVID Track App "qui bloque votre téléphone et demande une rançon".

Enjeux majeurs de la bataille contre le Covid-19 et donc objets de toutes les convoitises, les masques et les gels hydroalcooliques sont également dans le coeur de cible des fraudeurs et vendeurs au noir.

Le parquet de Paris a ainsi ouvert récemment quatre enquêtes pour de possibles "pratiques commerciales trompeuses" en lien avec la crise sanitaire. L'une vise notamment un individu soupçonné d'avoir vendu illégalement des masques et du gel dans une épicerie "bio" du quartier de Belleville, à Paris. Les stocks dans cette épicerie contenaient, selon un premier décompte, 15.349 masques et 267 flacons de gel.

La police a par ailleurs saisi mercredi 15.490 masques destinés au marché noir et 240 bouteilles de faux gel hydroalcoolique dans un commerce du 19e arrondissement de Paris, selon la préfecture de police.

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