Crash d’Air Moorea : ouverture du procès à Papeete

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Par AFP - Papeete
Publié le 09 octobre 2018 - 12:38
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Des croix portant le nom des victimes du crash d'un avion de Air Moorea devant le tribunal correctionnel de Papeete, le 8 octobre 2018 en Polynésie française
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© Gregory BOISSY / AFP
Des croix portant le nom des victimes du crash d'un avion de Air Moorea devant le tribunal correctionnel de Papeete, le 8 octobre 2018 en Polynésie française
© Gregory BOISSY / AFP

Le procès du crash d'un avion d’Air Moorea, qui avait coûté la vie à vingt personnes, le 9 août 2007 en Polynésie française, s’est ouvert lundi devant le tribunal correctionnel de Papeete.

Les proches des victimes se sont présentés habillés de blanc au palais de justice devant lequel des croix aux noms des disparus avaient été érigées, onze ans après l'une des plus graves catastrophes aériennes qu'ait connue cette collectivité française du Pacifique.

Le 9 août 2007, un Twin Otter, qui assurait la liaison entre Moorea et Tahiti, s’était abîmé dans l’océan juste après le décollage, à environ un mille de l'aéroport de Moorea. Le pilote et les 19 passagers étaient morts dans le crash.

Trois semaines de débats ont été programmés pour tenter de faire la lumière sur ce dossier. "La tristesse, la colère peuvent être présentes mais elles ne doivent pas compromettre la tenue de débats sereins", a déclaré le président du tribunal Michel Bonifassi au début de l'audience.

137 proches des disparus se sont constitués parties civiles pour ce procès labellisé "sensible" par la Chancellerie.

Sur le banc des prévenus, plusieurs cadres-dirigeants d'Air Moorea, le directeur de l’Aviation Civile de l’époque mais aussi la compagnie en tant que personne morale, tous jugés pour homicide involontaire.

Pour l’accusation, comme pour les parties civiles, les causes de l’accident sont claires: la rupture, peu après le décollage, du câble de gouverne du Twin Otter, mis à rude épreuve par la fréquence des vols.

"Les causes sont parfaitement déterminées. Le câble s’est rompu car il y avait une mauvaise maintenance, des manquements. Il y avait un travail défectueux", a déclaré à l’AFP Me Jean-Pierre Bellecave, l’avocat d’un grand nombre de parties civiles.

Mais pour les avocats de la défense, rien ne permet aujourd'hui d’affirmer que la rupture du câble de gouverne soit bien à l’origine du drame.

"Le parquet a érigé en certitude ce qui n’était qu’une hypothèse de départ (…) On ne peut pas exclure (…) que le pilote ait eu un malaise. On ne peut pas exclure davantage qu’il ait fait une erreur de manipulation des manettes.

Mais il y a une cause, selon nous, à exclure, c'est que l'accident soit dû à la rupture du câble en vol. Ce n'est selon nous pas possible", a dit Me François Quinquis, l’avocat de la compagnie.

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