Crash de Phuket : quatre ans de prison pour l'ancien dirigeant de la compagnie jugé à Paris

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Par AFP - Paris
Publié le 03 septembre 2019 - 17:59
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Le site du crash de l'avion de la compagnie One-Two-Go, le 17 septembre 2007 à Phuket en Thaïlande
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© AFP / AFP/Archives
Le site du crash de l'avion de la compagnie One-Two-Go, le 17 septembre 2007 à Phuket en Thaïlande
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Douze ans après le crash d'un avion de la compagnie aérienne thaïlandaise One-Two-Go à Phuket, dans lequel étaient mortes 90 personnes dont neuf Français, l'ancien président de la compagnie a été condamné mardi en son absence à Paris à quatre ans de prison.

Le tribunal correctionnel, qui a jugé Udom Tantiprasongchai coupable d'"homicides involontaires aggravés" et "blessures involontaires aggravées", l'a aussi condamné à 75.000 euros d'amende et a maintenu le mandat d'arrêt international qui le vise.

Cette peine est conforme à celle demandée par le parquet de Paris lors du procès, qui s'était tenu sur deux jours en juin.

L'homme d'affaires thaïlandais, dirigeant à l'époque de la compagnie à bas coût One-Two-Go et de sa maison-mère Orient Thai, n'a jamais répondu aux convocations des juges et n'était pas représenté à l'audience.

Le 16 septembre 2007, le Boeing MD-82 de sa compagnie, en provenance de Bangkok et transportant 130 personnes, s'était écrasé à l'atterrissage sur l'aéroport de Phuket, haut lieu touristique en Thaïlande, balayé par le vent et la pluie.

Dans sa décision, consultée par l'AFP, le tribunal a pointé les "erreurs" commises par les deux pilotes, décédés dans le crash. Mais surtout la responsabilité de la compagnie, l'équipage n'étant "pas en capacité de réagir correctement" aux mauvaises conditions météorologiques "au regard de son état de fatigue et de stress".

Les dépassements de temps de travail maximaux des pilotes "étaient manifestement quelque chose de commun, de connu voire d'imposé par les responsables, au premier rang desquels figure le prévenu", ont jugé les magistrats.

"Les faits reprochés à Udom Tantiprasongchai sont parfaitement établis malgré ses dénégations apparaissant seulement lors d'un reportage" de la télévision australienne de novembre 2007, a estimé le tribunal, qui a conclu que "l'impératif économique l'a manifestement emporté sur celui de la sécurité".

Après douze ans marqués par une coopération minimale des autorités thaïlandaises et les atermoiements de l'instruction française, Gérard Bembaron, qui a perdu son frère dans la catastrophe, a salué "une décision hors normes (...), qui adresse un avertissement sérieux aux compagnies qui ont des pratiques douteuses même si elles ne desservent pas la France".

"Le seul lien avec la France, c'est la nationalité des victimes", a-t-il rappelé. "Ça veut dire: +Vous n'êtes pas intouchables hors de nos frontières+".

Les deux compagnies, One-Two-Go et Orient Thai, ont depuis cessé d'opérer.

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