Créteil : cambriolage et viol sur fond d'antisémitisme devant les assises

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Par AFP - Créteil
Publié le 26 juin 2018 - 13:01
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Réconcilier le couple police-justice, une initiative dans le Val-d'Oise
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© DAMIEN MEYER / AFP/Archives
Le procès des agresseurs d'un homme juif et de sa compagne dans leur appartement à Créteil en 2014 s'est ouvert mardi matin devant les assises du Val-de-Marne.
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Des préjugés antisémites derrière un violent cambriolage et un viol ? Le procès des agresseurs d'un homme juif et de sa compagne dans leur appartement à Créteil en 2014 s'est ouvert mardi matin devant les assises du Val-de-Marne.

"Quatre ans après, c'est encore très douloureux. C'est votre vie qui est détruite", a déclaré Jonathan, l'une des victimes, drapeau français épinglé sur son costume, à son entrée dans le tribunal.

Dans le box, face à lui et à sa désormais ex-compagne Laurine, âgés aujourd'hui de 25 et 23 ans, deux de leurs agresseurs -le troisième est en fuite- et deux complices, tous la petite vingtaine.

Le 1er décembre 2014, un peu après midi, ils s'étaient introduits de force chez le couple, cagoulés et munis d'une arme de poing et d'un fusil à canon scié.

Laurine et Jonathan sont malmenés, maintenus sur le canapé puis ligotés pendant que leurs agresseurs fouillent l'appartement. Ils savent que Jonathan et ses parents -avec qui il vit- sont juifs.

L'un des agresseurs appuie son arme sur le front de Jonathan, lui demande où est caché l'argent. "Me prends pas pour un con", lance-t-il quand Jonathan lui répond que ses parents gardent sûrement leur argent sur un compte bancaire: "Les Juifs, ça ne met pas d'argent à la banque".

Plus tard, un des agresseurs se retrouve seul avec la jeune femme dans une chambre. Il lui impose des caresses sur la poitrine et une pénétration digitale.

Les agresseurs ont toujours nié avoir ciblé leurs victimes en raison de leur judéité présumée, et attribuent les propos antisémites à l'accusé en fuite. Celui qui est renvoyé pour le viol de la jeune femme nie également les faits.

Au terme de l'enquête, la juge d'instruction avait abandonné le caractère antisémite, avant de le rétablir après appel du parquet.

Des "revirements successifs" qui "démontrent la fragilité" d'un dossier "construit médiatiquement" et "instrumentalisé politiquement", avait alors dénoncé Me Marie Dosé, qui défend l'un des accusés.

"Ce crime n'est pas compréhensible sans la dimension antisémite", estime au contraire Patrick Klugman, l'un des avocats des victimes. "On part d'un préjugé juif = argent". "Aucun doute" non plus pour Jonathan. "J'espère qu'ils assumeront", a-t-il dit avant le début du procès.

L'agression avait provoqué l'émoi en France et poussé le gouvernement à ériger la lutte contre le racisme et l'antisémitisme en "cause nationale", en lançant un plan de sensibilisation de 100 millions d'euros.

Verdict le 6 juillet.

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