Crise sanitaire : la SNCF accuse un trou de 2 milliards d'euros, l'Etat appelé en renfort

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 02 mai 2020 - 12:30
Image
Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, le 28 février 2020 à Saint-Denis, dans le nord de Paris
Crédits
© ERIC PIERMONT / AFP/Archives
Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, le 28 février 2020 à Saint-Denis, dans le nord de Paris
© ERIC PIERMONT / AFP/Archives

Le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, a esquissé samedi la perspective d'un plan d'aides de l'Etat pour soutenir la SNCF, à qui la crise sanitaire a déjà coûté deux milliards d'euros, et envisagé des suppressions de postes.

"On est à peu près à deux milliards d'euros de chiffre d'affaires qui nous manquent" en raison de l'épidémie, a-t-il déclaré sur France Inter, évoquant un "choc violent" se cumulant avec le milliard de manque à gagner subi pendant la grève contre la réforme des retraites.

"Ce sont des chocs importants d'une ampleur qu'on n'avait jamais connue", a ajouté M. Farandou.

"La maison tient bien", mais "nous allons réduire les investissements puisque notre situation financière est plus difficile, nous allons serrer les coûts de fonctionnement, jouer sur le fond de roulement, sur la titrisation de certaines créances".

Et "je crains toutefois que notre bilan, notre endettement soit trop important (...). La notion d'un plan d'aides à la SNCF ne me paraît pas déraisonnable", a-t-il dit, pour "restaurer complètement la balance de notre entreprise", rappelant que l'Etat était son principal actionnaire et qu'il y a eu des plans d'aides pour Air France et Renault.

"La thématique (de l'emploi) est sur la table", a aussi prévenu Jean-Pierre Farandou. "Si la reprise est lente et si nous produisons moins de trains que par le passé, il ne sera pas anormal ou illogique d'ajuster le niveau d'emploi au volume d'activité", a-t-il dit.

"Ce n'est pas un sujet tabou", a-t-il souligné, ajoutant qu'il serait examiné "le moment venu en toute transparence avec les organisations syndicales". "Il est encore trop tôt pour calibrer exactement les chiffres".

"L'effet sur l'emploi pourrait se jouer essentiellement sur le niveau d'embauches de la SNCF, qui est un des premiers recruteurs de France", a précisé à l'AFP un porte-parole de la compagnie.

Comme les autres opérateurs de transports publics, l'entreprise ferroviaire est aussi confrontée au défi du déconfinement : appliquer de strictes règles de distanciation après le 11 mai, ce qui réduira drastiquement ses capacités au moment où la fréquentation devrait reprendre.

La SNCF va s'attacher à faire "rouler le maximum de trains" de la vie quotidienne (TER, Transiliens), a indiqué M. Farandou: 50 à 60% dès le 11 mai, "75% à la fin du mois de mai et on espère être à 100% tout début juin".

En revanche, dans la lignée des consignes gouvernementales limitant les déplacements à plus de 100 km de son domicile, "peu de TGV" circuleront, avec une place sur deux d'occupée, "pour assurer la reprise de la mobilité professionnelle entre la province et Paris, pour faire en sorte aussi que les Français qui souhaitent aller par exemple aider leurs parents à l'autre bout de la France puissent le faire".

Le PDG de la SNCF a réitéré son appel à prolonger au maximum le télétravail, étaler les heures d'arrivées dans les entreprises pour éviter la saturation. Il a aussi demandé l'aide des pouvoirs publics pour "contrôler l'accès aux gares".

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.