Dans la petite ville de Savenay, les commerçants font front pendant le confinement

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Par AFP - Savenay
Publié le 10 avril 2020 - 22:57
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Deux pharmaciennes, Elodie et Béatrice, posent devant leur commerce, le 8 avril 2020 à Savenay Loire-Atlantique)
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© Loic VENANCE / AFP
Deux pharmaciennes, Elodie et Béatrice, posent devant leur commerce, le 8 avril 2020 à Savenay Loire-Atlantique)
© Loic VENANCE / AFP

A Savenay (Loire-Atlantique), petite ville de 9.000 habitants à l'embouchure de la Loire, les devantures des boulangers, du tabac ou du boucher sont restées inchangées, mais la façon de travailler des commerçants a été bouleversée par les mesures mises en place pour tenter d'éviter la propagation du coronavirus.

"En trois semaines, on a l'impression de gérer une nouvelle boulangerie", résume Hélène Berge qui pose masquée et gantée devant le magasin où les décorations de Pâques sont de sortie. Désormais la commerçante de 36 ans vend moins de baguettes et de pâtisserie, au profit des boules qui se conservent plus longtemps. Et les clients font des réserves hebdomadaires, approvisionnant voisins et anciens pour leur éviter de se déplacer.

Partout dans la ville les rituels ont changé comme chez la pharmacienne, Béatrice Guillemet, où les ordonnances arrivent de plus en plus par courriel et les médicaments se récupèrent au drive.

L'épicier, Taher Ibariken, a lui gardé une activité constante grâce notamment à un système de livraison pour ses clients habituels. Et de constater avec plaisir que "les gens commencent à venir vers le commerce de proximité au lieu d'aller faire la queue dans la grande distribution".

Même écho à la boucherie où William Poloubinski, qui arbore un long tablier rouge assorti aux couleurs de sa boutique, a vu son chiffre d'affaire augmenter. Mais le gérant n'ouvre que le matin en l'absence de son épouse qui ne peut plus travailler au magasin car elle garde les enfants.

D'autres constatent une baisse de fréquentation comme au "Bar des halles", où Fabrice Lebreton se désole de ne pouvoir vendre que du tabac, des jeux et quelques journaux.

Ou chez Jean-Michel Biron, dans sa droguerie aux allures de temps anciens avec sa vitrine en bois, où désormais les clients circulent en suivant des marquages au sol, et pas à plus de deux personnes en même temps dans la boutique de 60 mètres carrés.

Pour d'autres l'adaptation aux nouvelles contraintes s'est faite naturellement comme, près de la gare, chez David Guiho dont la porte d'entrée de la boulangerie est distincte de celle de la sortie, ce qui régule plus facilement la circulation des clients.

Et si moins de voyageurs à la gare signifie moins de ventes pour lui, il veut rester enthousiaste: "Si on baisse les bras en tant que métiers de bouche, les gens vont plus avoir le moral", s'exclame-t-il.

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