Des bateaux de plaisance bourguignons sur les canaux de France et d'Europe

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Par Olivier DEVOS - Digoin (France) (AFP)
Publié le 05 juillet 2019 - 11:20
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Maison flottante sur le pont-canal de Digoin, le 26 juin 2019
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© PHILIPPE DESMAZES / AFP
Maison flottante sur le pont-canal de Digoin, le 26 juin 2019
© PHILIPPE DESMAZES / AFP

Le chantier naval est situé dans la ville bourguignonne de Digoin, à l'intersection de trois canaux et de la Loire. Les Canalous, une entreprise familiale spécialisée dans la construction et la location de bateaux de plaisance fluviale, y fabrique ses embarcations depuis 30 ans.

La navigation sur fleuves et canaux "est dans l'air du temps", estime Alfred Carignant, petit-fils du fondateur, qui dirige aujourd'hui la société et vante les mérites d'un "slow tourism" (tourisme lent) au gré des étapes et des écluses.

Le secteur, en forte croissance depuis quelques années, a enregistré 11,2 millions de passagers en France en 2017, entre les croisières fluviales, les bateaux-promenades à l'heure ou à la journée ou la location de bateaux habitables, selon une étude publiée par Voies navigables de France (VNF).

"Les perspectives de développement du tourisme fluvial en France sont considérables", commente dans cette étude l'organisme public, qui gère près de 80% des 8.500 km de voies navigables françaises, le plus long réseau européen. En 2017, 54% de la clientèle du tourisme fluvial était composée d'étrangers.

Depuis sa base de Saône-et-Loire, Les Canalous s'est lancé sur le marché de la plaisance fluviale en 1982, en mettant en location deux bateaux en acier achetés en Bretagne par le menuisier-ébéniste René Carignant et son fils Claude. L'entreprise a lancé son chantier naval en 1989.

Trois décennies plus tard, les deux structures (location et chantier naval) emploient 60 personnes à l'année -dont dix dans l'atelier- et autant de saisonniers.

Le chiffre d'affaires, plus de 10 millions d'euros en 2018, est dû à 80% à l'activité de location, qui dégage un excédent brut d'exploitation (Ebitda) d'environ 2 millions d'euros par an.

- Bases en Russie -

Dans ce secteur d'activité, l'entreprise loue 550 bateaux, fabriqués ou achetés à d'autres constructeurs, sur 43 bases de départ, en France mais aussi au Portugal, en Suède ou même en Russie. La moitié, notamment à l'étranger, est gérée par des partenaires.

Côté construction, plus de 300 bateaux sont sortis de ses ateliers en trente ans. Des péniches aux bateaux plus racés, ce sont une vingtaine de modèles dont les plans ont été dessinés en interne et les menuiseries faites sur place.

La majorité de ces embarcations, dont les prix catalogue vont de 100.000 à 300.000 euros, a intégré la flotte de location.

Dans l'atelier de montage, d'où une dizaine de bateaux sortent chaque année, les ouvriers terminent un modèle "LaPéniche", long de 15 mètres, qui sera bientôt livré à un particulier. Un peu plus loin, tout juste sortie de l'atelier polyester, la coque d'un "Tarpon 32", 9 mètres de long, vient d'être démoulée.

Le chantier a aussi lancé en 2019 son premier bateau électrique à recharge rapide, dans le sillage de son principal concurrent, le constructeur-loueur Nicols. Ils naviguent sur le canal de la Marne au Rhin, en Alsace, où des bornes spéciales ont été installées par VNF.

Si ces constructeurs investissent, c'est que la demande est là. En 2017, plus de 25.000 contrats de location ont été signés en France pour environ 1.500 bateaux destinés à la plaisance fluviale, selon les chiffres de VNF. Et "il y a encore un potentiel de développement", assure Alfred Carignant.

Aucun permis n'est nécessaire pour louer ces embarcations mais le prix - de 300 à 4.000 euros la semaine par bateau - est parfois un frein à la location, selon le dirigeant, qui caresse l'idée de fabriquer désormais des bateaux neufs "low cost".

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