Des Marseillais demandent "des comptes" au maire après le report du conseil municipal

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Par AFP - Marseille
Publié le 10 décembre 2018 - 12:15
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Manifestation à Marseille pour réclamer de meilleures conditions de logement le 10 décembre 2018
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Manifestation à Marseille pour réclamer de meilleures conditions de logement le 10 décembre 2018
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Des centaines de manifestants ont marché lundi jusque sous les fenêtres du maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin (LR), pour exprimer leur colère et lui "demander des comptes", après le report du conseil municipal prévu dans la matinée.

"Qu'il annule le conseil municipal est révélateur de la situation de panique de la mairie", a dénoncé Fathi Bouaroua, président d'Emmaüs Pointe Rouge, qui veut "demander des comptes" à la mairie: "comment pendant 50 ans ont-ils pu laisser pourrir des immeubles ?"

Jean-Claude Gaudin a reporté dimanche la tenue du conseil municipal qui devait se dérouler, dans un climat tendu, un mois après l'effondrement d'immeubles insalubres qui a fait le 5 novembre huit morts rue d'Aubagne dans le centre-ville, invoquant des "débordements" lors des manifestations dans l'ensemble du pays.

Le syndicat Force Ouvrière, engagé dans des négociations sur le temps de travail des agents municipaux, a décidé de ne pas manifester lundi. Mais le collectif du 5 novembre, constitué après le drame de la rue d'Aubagne, et le collectif "un centre-ville pour tous" ont réuni entre 200 et 300 personnes.

Dans un grand calme, sous le soleil, ils ont rejoint la mairie au son de la marche funèbre de Chopin, en brandissant en tête de cortège 8 cercueils en carton au nom des 8 victimes des effondrements d'immeubles.

Des élus d'opposition ont rejoint la manifestation, notamment Samia Ghali, sénatrice PS, qui a dénoncé "un hold-up démocratique". "C'est pas des gilets jaunes, ce sont des gens en souffrance qui manifestent, de quoi a peur la mairie ?", a-t-elle demandé.

Sous les fenêtres de l'Hôtel de ville, entièrement barricadé et protégé par des dizaines de policiers, les manifestants ont scandé "réquisition, réquisition !" et "Gaudin, démission !".

Linda, cousine d'une des victimes de la rue d'Aubagne, a pris le micro pour dénoncer "l'absence totale de prise en charge des familles". "Aujourd'hui devait être voté le remboursement des frais d'obsèques, et que fait le maire ? Il recule, il n'est même pas capable d'apporter des réponses à son peuple".

Le conseil municipal devait notamment entériner une série de mesures "d'urgence", notamment la prise en charge des frais d'obsèques des victimes, ou encore la gratuité de l'accueil en crèche pour les personnes évacuées. Depuis la catastrophe, près de 1.500 personnes ont été évacuées de près de 200 immeubles en mauvais état dans la ville.

Le maire n'a donné aucune nouvelle date pour la tenue du conseil mais a indiqué qu'il sera programmé "avant la fin de l'année, sitôt que toutes les conditions de sécurité et de sérénité seront réunies".

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