Fresque anti "violences policières" : policiers et militants manifestent chacun de leur côté

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Par AFP - Bobigny
Publié le 22 juin 2020 - 13:48
Mis à jour le 23 juin 2020 - 00:02
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Manifestation de policiers devant la préfecture de la Seine-Saint-Denis le 22 juin 2020 à Bobigny
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© FRANCOIS GUILLOT / AFP
Manifestation de policiers devant la préfecture de la Seine-Saint-Denis le 22 juin 2020 à Bobigny
© FRANCOIS GUILLOT / AFP

Deux cents policiers d'un côté, 150 militants du comité Adama Traoré de l'autre: deux manifestations ont eu lieu lundi en Seine-Saint-Denis pour condamner ou au contraire défendre la fresque "contre le racisme et les violences policières" récemment inaugurée Stains.

A Bobigny, 200 policiers environ se sont rassemblés devant la préfecture du département, a constaté une journaliste de l'AFP, et une délégation a été reçue par le préfet.

"Il nous a assuré qu'il allait saisir (le maire de Stains) par écrit et le mettre en demeure d'effacer le mot +policiers+ afin qu'aucun amalgame ne soit fait entre racisme, violence et policiers", a déclaré au sortir de l'entrevue Ivan Assioma, du syndicat Alliance, à l'origine du rassemblement.

Le préfet a "renouvelé sa totale confiance envers les policiers du département", a ajouté le syndicaliste. Contactée par l'AFP, la préfecture de Seine-Saint-Denis n'a pas souhaité s'exprimer "au vu de la période de réserve électorale".

"Quand vous appelez le 17 Police secours, on ne vous demande pas votre nationalité", a déclaré Grégory Goupil, du syndicat Alliance, dénonçant la "stigmatisation de toute une profession". "En 2020 ce n'est pas acceptable de dire que la police est raciste, regardez autour de vous", a-t-il ajouté en montrant les policiers rassemblés. "La police est le reflet de la société".

Au même moment à Stains, quelque 150 personnes se sont rassemblées devant la fresque controversée à l'appel du Comité Adama Traoré, du nom du jeune homme noir mort en juillet 2016 après son interpellation par les gendarmes à Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise), selon une source policière.

"Si cette fresque disparaît, si une lettre disparaît, le seul responsable sera le syndicat de police Alliance", a dit Assa Traoré, la sœur d'Adama, sur des vidéos relayées sur les réseaux sociaux.

Réalisée par un collectif d'artistes locaux et inaugurée jeudi en présence du maire, cette fresque représente, sur un fond bleu agrémenté de nuages, les visages de George Floyd, Américain noir asphyxié par un policier blanc lors de son interpellation aux États-Unis, et d'Adama Traoré. Une phrase les surplombe : "Contre le racisme et les violences policières".

Le syndicat Alliance avait dans un premier temps, samedi, appelé les fonctionnaires à se réunir devant la fresque, avant de se raviser et d'appeler à manifester devant la préfecture à Bobigny.

En réponse, le comité Adama avait lui aussi appelé à se rendre sur les lieux de la fresque. "Effacer mon frère, recouvrir son visage, c'est nier son existence. (...) C'est profaner nos morts", s'était insurgée Assa Traoré dimanche, dans une vidéo en ligne.

Le maire communiste de Stains, Azzédine Taïbi, avait fait part de ses inquiétudes quant à un rassemblement pouvant constituer "une menace à l'ordre public".

"Cette fresque est une expression artistique et pacifiste, en soutien et hommage à toutes les victimes de l'injustice", avait affirmé M. Taïbi, estimant qu'il fallait "dénoncer les comportements inadmissibles de certains policiers qui outrepassent leurs droits."

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