Deux mois après l'évasion de Redoine Faïd, des perquisitions menées dans l'Oise

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Par Gregory DANEL, Eve SZEFTEL - Paris (AFP)
Publié le 05 septembre 2018 - 11:35
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Nicole Belloubet le 18 juillet à la sortie de l'Elysée
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© Bertrand GUAY / AFP/Archives
Nicole Belloubet le 18 juillet à la sortie de l'Elysée
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Deux mois après la spectaculaire évasion du braqueur Redoine Faïd de la prison de Réau (Seine-et-Marne), des perquisitions ont été menées mercredi matin dans l'Oise pour tenter de retrouver sa trace.

Ces perquisitions, qui se sont déroulées dans plusieurs localités de l'Oise dont Creil, Méru et Compiègne, ciblaient des membres de l'entourage familial de Redoine Faïd, selon des sources proches de l'enquête, confirmant une information de franceinfo. Les enquêteurs n'ont procédé à aucune interpellation.

L'opération a été menée par une cinquantaine de policiers de la Police judiciaire de Versailles et de l'office central de lutte contre la criminalité organisée.

Selon une source proche de l'enquête, les policiers n'espéraient pas arrêter mercredi matin ce "roi de la belle" qui a deux évasions à son actif, mais cherchaient plutôt à savoir s'il avait pu avoir des contacts avec des membres de sa famille.

Redoine Faïd a été condamné en avril à 25 ans de prison pour son rôle d'"organisateur" dans un braquage raté en 2010, qui avait coûté la vie à une policière municipale en région parisienne, Aurélie Fouquet.

Le 1er juillet, en quelques minutes à peine, Redoine Faïd s'était évadé, aidé par un commando armé qui avait auparavant pris en otage un pilote d'hélicoptère.

Deux hommes portant des cagoules et des brassards de police, équipés de fusils d'assaut de type kalachnikov et de disqueuses, avaient sauté de l'appareil qui survolait la cour d'honneur du centre pénitentiaire de Réau, près de Melun. Après avoir scié plusieurs portes et lâché des fumigènes, ils avaient récupéré Redoine Faïd au parloir.

- Course poursuite -

Le 10 juillet, les enquêteurs ont mis la main au nord de Paris sur un sac contenant notamment des armes, des cagoules et une disqueuse qu'ils soupçonnent d'avoir appartenu au commando.

Une semaine auparavant, le dernier véhicule connu à bord duquel le fuyard pourrait avoir pris place avait été également retrouvé dans le nord de la région parisienne.

Puis le 24 juillet, le fugitif de 46 ans a échappé de peu aux forces de l'ordre, dans le Val-d'Oise. Une course-poursuite avec des gendarmes s'est terminée dans le parking d'un centre commercial de Sarcelles où Redoine Faïd et son complice ont abandonné leur voiture et réussi à s'enfuir. Des fausses plaques d'immatriculation et des explosifs factices ont été découverts dans le véhicule.

Sous le feu des critiques de l'opposition, la ministre de la Justice Nicole Belloubet a reconnu fin juillet, lors de la présentation du rapport de l'inspection générale de la justice, commandé dans la foulée de l'évasion, "une série de dysfonctionnements" à la prison de Réau.

Des filins seront installés au-dessus de la cour d'honneur, où s'était posé l'hélicoptère, entre autres adaptations.

L'administration pénitentiaire avait également été pointée du doigt, jugée "insuffisamment réacti(ve)" par l'inspection. Le transfert de Redoine Faïd avait en vain été demandé par la Direction interrégionale d'Ile-de-France, qui avait noté une "menace sérieuse (de) passage à l'acte" de la part du détenu. "La réponse a tardé", avait tancé la garde des Sceaux.

Surnommé le roi de l'évasion, Faïd s'était déjà évadé le 13 avril 2013 en moins d'une demi-heure de la prison de Lille-Sequedin, en prenant quatre surveillants en otages, qu'il avait utilisés ensuite comme boucliers humains. Il avait été repris six semaines plus tard en région parisienne.

"Habitué à la cavale",le fugitif a été présenté par la police judiciaire comme un "individu dangereux".

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