Deux mois après l'incendie, première messe samedi à Notre-Dame pour quelques prêtres

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Par Karine PERRET - Paris (AFP)
Publié le 13 juin 2019 - 18:51
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Le recteur de Notre-Dame Patrick Chauvet pose devant la cathédrale, le 13 juin 2019 à Paris
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© Thomas SAMSON / AFP
Le recteur de Notre-Dame Patrick Chauvet pose devant la cathédrale, le 13 juin 2019 à Paris
© Thomas SAMSON / AFP

Montrer que Notre-Dame est "bien vivante", deux mois après le spectaculaire incendie : l'archevêque de Paris Mgr Michel Aupetit célèbre samedi une messe dans la cathédrale partiellement ravagée, avec une petite trentaine de personnes, pour moitié des prêtres.

Si le port du casque sera certainement demandé à l'entrée, les prêtres entendent bien rester en vêtements liturgiques habituels. "Pour des raisons évidentes de sécurité", selon le diocèse, il n'y aura pas de fidèle mais la messe sera transmise en direct par la chaîne catholique KTO pour que les "chrétiens puissent y participer et communier".

L'incendie de la cathédrale le 15 avril sous les yeux interdits de Parisiens et touristes, certains priant à même la rue pour éviter le pire, avait provoqué une vive émotion dans le monde entier et une solidarité immédiate pour sauver et restaurer ce lieu emblématique de la France.

L'office d'une heure aura lieu à 18H00 dans la chapelle située derrière le chœur, un endroit sécurisé. Outre Mgr Aupetit et le recteur de Notre-Dame Mgr Patrick Chauvet, des chanoines, des bénévoles et des personnes travaillant sur le chantier ou encore quelques laïcs du diocèse de Paris seront présents.

La date a été choisie en lien avec la fête de la Dédicace, qui commémore la consécration de l'autel de la cathédrale et a lieu habituellement le 16 juin. Une date "hautement significative, spirituellement", a souligné Mgr Chauvet auprès de l'AFP, se réjouissant de pouvoir montrer que "Notre-Dame est bien vivante".

Cette messe est célébrée deux mois jour pour jour après l'incendie qui a partiellement détruit le monument classé au patrimoine mondial de l'Unesco - notamment sa flèche, la toiture et une partie de la voûte.

Le petit nombre de communiants se retrouvera dans la Chapelle de la Vierge - la plus à l'est de l'édifice - qui n'est autre que celle qui abritait la Couronne d'épines, un des trésors de la cathédrale aux yeux des catholiques, sauvée par l'aumônier des sapeurs-pompiers de Paris la nuit du sinistre.

- Gros chantier -

Le parvis de la cathédrale devrait rester fermé samedi au public, le nettoyage y étant encore en cours. Des vêpres précédant la messe, un temps envisagées à cet endroit, ne pourront donc s'y tenir.

De même, le projet d'ouverture d'un sanctuaire marial, abritant sous une tente une reproduction de la "Vierge du pilier", lieu d'accueil pour pèlerins et prêtres, devra attendre.

Depuis l'incendie, entre 60 et 150 ouvriers s'affairent sur le chantier, continuant d'évacuer les gravats et de stabiliser la structure.

Le monument est toujours dans sa phase de consolidation : deux "parapluies" (grandes bâches) temporaires ont été posés au dessus de la nef et du chœur, les pignons nord et sud ont été consolidés, notamment en déposant toutes les statues qui risquaient de les faire pencher; des filets ont été tendus au dessus de la nef et du chœur, dont les vitraux hauts ont été déposés.

A l'intérieur, les gravats des transepts nord et sud ont été évacués et triés par des archéologues. Ceux de la nef sont en cours de traitement, grâce à l'action quotidienne d'un robot. Il a également été procédé à l'évaporation de l'eau, y compris dans la crypte.

Gros chantier dans les prochaines semaines, l'échafaudage, initialement installé pour la restauration de la flèche - laquelle s'est effondrée lors de l'incendie - doit être démonté; des cintres vont être posés sous les arc-boutants. Un plafond intérieur doit être mis en place afin de pouvoir faire des expertises sur la voûte.

La Fondation Notre Dame, l'une des quatre habilitées à recevoir des fonds, a dit jeudi avoir recueilli 15,7 millions d'euros de dons (sur 377 millions qui ont été promis).

Au Parlement, l'adoption du projet de loi de restauration de l'édifice, que le gouvernement voulait rapide, achoppe : une commission mixte paritaire a échoué à rapprocher les deux chambres. Refusant toute précipitation, la majorité de droite du Sénat a voulu gommer le volet d'exception, en vain. Il stipule notamment, pour gagner du temps, de déroger à certaines règles (urbanisme, environnement, construction, patrimoine). La loi ne devrait pas être adoptée avant fin juillet.

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