Discrimination à l'embauche : des entreprises seront "dénoncées", annonce Schiappa
Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, a indiqué lundi qu'une "stratégie gouvernementale" contre les discriminations à l'embauche serait présentée le 6 février, et que des entreprises seraient dénoncées.
"Le 6 février, nous présenterons avec plusieurs ministres la première stratégie gouvernementale (de lutte contre les discriminations, NDLR), avec les associations, avec les acteurs qui suivent sur le terrain depuis des années, luttent parfois seuls contre les discriminations", a-t-elle dit sur RTL.
"Il n'y a jamais eu de stratégie interministérielle avec la totalité du gouvernement mobilisé sous l'autorité du Premier ministre Edouard Philippe", a-t-elle mis en avant.
"Nous pouvons aller vers du +name and shame+, c'est-à-dire nommer des entreprises qui discriminent", a ajouté Mme Schiappa. Comme on lui demandait à propos de la "stratégie gouvernementale" si des entreprises seraient "dénoncées" et s'il y aurait "une liste" publiée, la ministre a répondu: "Oui, tout à fait".
Son entourage a précisé que dans sa réponse, la secrétaire d'Etat "ne fait pas mention de date".
"On lutte contre le communautariste, mais le communautarisme se nourrit aussi des discriminations. Quand vous êtes en marge de la République, vous avez le sentiment d'être rejeté par la République, vous pouvez être tenté de vous organiser en marge de celle-ci", a ajouté la secrétaire d'Etat.
Lutter contre les discriminations, "c'est aussi une manière de lutter positivement contre le communautarisme".
Au début du mois, une étude auprès de grandes entreprises française a mis en évidence "une discrimination significative et robuste selon le critère de l'origine à l'encontre du candidat présumé maghrébin".
Cette étude fait suite à une campagne de tests anonymes menée entre octobre 2018 et janvier 2019 auprès de 103 grandes entreprises parmi les 250 plus fortes capitalisations de la bourse de Paris. Elle a été réalisée à la demande du gouvernement par une équipe de chercheurs de l'université Paris-Est-Créteil, qui ont fait plus de 8.500 tests en combinant des candidatures et des demandes d'information, à la fois en réponse à des offres d'emploi ou de façon spontanée.
"Nous devons poursuivre les testings et les publier", a ajouté Mme Schiappa.
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