Etudiante disparue à Strasbourg : le suspect mis en examen pour assassinat

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Par Marc Antoine BAUDOUX - Strasbourg (AFP)
Publié le 18 septembre 2018 - 13:29
Mis à jour le 19 septembre 2018 - 10:34
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Un homme de 58 ans aux lourds antécédents judiciaires a été mis en examen pour assassinat, enlèvement et séquestration à Strasbourg, dix jours après la disparition d'une jeune femme de 20 ans toujours introuvable.

Une perquisition effectuée dans l'appartement du suspect a révélé "l'existence de traces de sang, malgré manifestement un nettoyage en profondeur et très récent des lieux", dont l'ADN a été "attribué à Sophie Le Tan", l'étudiante de 20 ans qui n'a toujours pas été retrouvée, a déclaré le procureur de la République à Strasbourg, Yolande Renzi, lors d'une conférence de presse.

"Au vu de ce nouvel élément d'enquête", le suspect a été mis en examen pour "assassinat", outre les chefs d'enlèvement et de séquestration visés initialement par l'information judiciaire, a ajouté la magistrate.

L'étudiante à l'Université de Strasbourg a disparu le 7 septembre. Elle avait rendez-vous en début de matinée ce jour-là pour visiter un appartement à Schiltigheim, en banlieue de la capitale alsacienne, mais n'a plus donné signe de vie depuis.

Selon le directeur régional de la police judiciaire du Grand Est, Christophe Allain, au côté du procureur devant la presse, le suspect avait déjà tenté d'attirer deux autres jeunes filles "dans un piège fatal" à Schiltigheim à l'aide d'annonces immobilières passées sur internet.

"Pour ne pas se faire remarquer, il restait très flou sur la localisation de l'appartement. Le seul but était de les attirer sur son territoire de chasse", utilisant "des moyens de téléphonie permettant de garantir l'anonymat", a-t-il détaillé, évoquant "un profil compliqué".

- Déjà condamné pour viols-

Les enquêteurs poursuivent leurs recherches pour localiser Sophie Le Tan dans "un rayon très large", a indiqué M. Allain.

Inscrit à l'Université de Strasbourg, sans profession et vivant seul, le suspect, Jean-Marc Reiser, sorti de prison en 2012, "a fait le choix de ne répondre à aucune question" sur cette disparition lors de sa garde à vue, a dit Yolande Renzi.

Dès la disparition signalée, la justice et les enquêteurs ont "acquis la conviction (...)" que celle-ci était "très inquiétante", a souligné le procureur.

Appel à témoins, enquêtes de voisinage, recherches avec "un certain nombre de chiens" et analyses des communications téléphoniques ont conduit les enquêteurs à s'intéresser à Jean-Marc Reiser, arrêté samedi soir au volant de sa voiture dans la périphérie de Strasbourg.

L'homme, qui vivait seul mais avait une amie selon les enquêteurs, a été condamné en mai 2003 en appel à 15 ans de réclusion criminelle pour deux viols, dont un aggravé sous la menace d'une arme, en 1995 et en 1996.

Mais plus que son passé judiciaire, c'est son "profil" qui a attiré l'attention des enquêteurs, selon le procureur.

"Il s'agissait d'un homme physiquement imposant. On se disait à peine bonjour, il était solitaire", a raconté à l'AFP une voisine de son immeuble à Schiltigheim. "On ne savait rien du tout de son passé judiciaire, on l'ignorait et on l'a appris par le biais de cette affaire" de disparition, a-t-elle ajouté.

Dans l'affaire qui lui avait valu sa première condamnation, Jean-Marc Reiser avait été interpellé en 1997 lors d'un contrôle de routine des douaniers. Dans son véhicule avaient été découverts un arsenal d'armes de poing, un fusil à pompe, des cagoules et des stupéfiants ainsi que des photos pornographiques.

Avant sa condamnation aux assises, il avait tenté de s'enfuir du palais de justice de Besançon lors d'une audience de la cour d'appel qui examinait sa demande de mise en liberté, à l'été 2000, et avait été condamné pour cela à huit mois ferme.

Enfin, l'homme a été acquitté en 2001 dans une autre affaire, la disparition d'une jeune femme de 23 ans, en 1987, dont le corps n'a jamais été retrouvé, ont rappelé les Dernières Nouvelles d'Alsace (DNA). Françoise Hohmann était représentante de commerce. Le dernier client à qui elle avait rendu visite avant sa disparition, dans le quartier de Hautepierre à Strasbourg, était Jean-Marc Reiser.

maj-bdx-fd-ha/jlc/nm

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