Du Blériot au Rafale, même combat

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Par AFP
Publié le 08 octobre 2017 - 13:36
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Edmond Salis, un pilote français décolle à bord du "Bleriot XI" le 25 juillet 2009 à Calais
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© PHILIPPE HUGUEN / AFP/Archives
Edmond Salis, un pilote français décolle à bord du "Bleriot XI" le 25 juillet 2009 à Calais
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"Le challenge c'était de voler. C'était des pionniers, ils prenaient beaucoup de risques" : pour les pilotes de Mirage 2000 et de Rafale du XXIe siècle, les As de la Grande guerre restent des modèles, cent ans après.

Georges Guynemer, René Fonck, Charles Nungesser ... les "chevaliers du ciel" de 1914-18, véritables héros nationaux de leur vivant, restent autant de légendes ancrées dans l'ADN de l'armée de l'Air, qui leur rend hommage un siècle après leurs exploits.

Ils ont bravé l'ennemi les yeux dans les yeux, risqué chaque jour leur vie pour aller faire de la reconnaissance, bombarder des positions adverses ou protéger celles des Français.

"Imaginez-vous partir aux commandes d'avions aussi rustiques que ça, quelques années après les premiers vols sur un plus lourd que l'air", lance le capitaine Mickaël, 29 ans, en pointant du doigt un antique Blériot XI de bois, de toile et d'acier exposé sur sa base lors d'une journée d'hommage aux As.

"Il fallait une bonne dose de courage pour aller se battre sur des avions qui avaient déjà des difficultés à voler!", renchérit le jeune pilote de Mirage 2000 dont l'escadron, installé à Luxeuil-Saint-Sauveur (Haute-Saône), est le digne héritier de celui de Guynemer.

Dans une vitrine de la base, un vieux cahier aux pages jaunies décline des noms de pilotes, leurs heures de départ en mission et de retour. Sur l'une d'elles, la ligne portant la mention Guynemer est restée vierge.

- Maîtrise du ciel -

Le 11 septembre 1917, le plus célèbre des As, Georges Guynemer, dont chaque victoire enflammait la France dans une guerre de propagande effrénée, disparut lors d'un duel aérien, à l'âge de 22 ans. Son corps et son avion ne furent jamais retrouvés.

Dans le bar de l'escadron, la cigogne apprivoisée par un des As, René Fonck, veille toujours, empaillée. Alors symbole de l'Alsace à reconquérir, elle est désormais l'insigne des pilotes du Groupe de chasse 1/2 "Cigognes" de Luxeuil, qui l'arborent fièrement sur leur combinaison.

Les As, inventeurs du combat aérien, sont aussi une référence incontournable dans le reste de l'armée de l'Air, qui a fait sienne la devise de Guynemer, "Faire face".

"Les premières missions (en 1914-15) c'était de l'observation et du renseignement mais, très rapidement, on s'est rendu compte que la maîtrise du ciel et de la troisième dimension était essentielle pour gagner n'importe quelle bataille, puis la guerre", raconte le capitaine Romain, 36 ans, également pilote sur Mirage 2000.

L'avion est alors devenu une arme à part entière. Les pilotes larguèrent d'abord bombinettes et fléchettes à la main. A l'arrière, le tireur manoeuvrait une mitraillette.

A la fin de la guerre, le pilote pouvait viser droit devant l'avion adverse grâce à des mitrailleuses synchronisées qui tiraient les balles à travers l'hélice en rotation sans l'endommager.

Cent ans plus tard, la technologie est à des années-lumière, les enjeux stratégiques ont évolué mais le métier reste fondamentalement le même.

"On fait exactement la même chose, c'est-à-dire qu'on défend le territoire et on défend les Français, mais les distances ont été vraiment décuplées grâce aux technologies. Donc, au lieu d'avoir du combat à vue et vraiment très proche, on fait du combat plus type jeu d'échecs avec des grandes distances", explique le capitaine Romain.

Le Spad VII de Guyenemer comme le Mirage 2000-5 sont deux avions de défense aérienne qui vont permettre "soit d'entrer en premier sur un territoire, soit de protéger un raid ami, soit de protéger un territoire", ajoute-t-il.

Aujourd'hui, l'escadron de Luxeuil est chargé de la police du ciel, c'est-à-dire de l'assistance à des aéronefs en difficulté et de l'interception d'appareils suspects.

Au final, "on est passé d'avions à hélice à des avions à réaction, d'avions qui tirent des balles à des avions qui tirent des missiles", résume Frédéric Lafarge, historien de l'aviation. "Les pilotes voient l'avion adverse sur un écran radar et lui tirent dessus à des kilomètres. Mais tous ces As sont dans leur tête".

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