Après une contamination à l'E.Coli, le rappel de reblochons considérablement élargi par précaution

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Par AFP - Paris
Publié le 14 mai 2018 - 15:36
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Les autorités sanitaires ont décidé lundi d'élargir considérablement le rappel de reblochons, après la contamination d'enfants par la bactérie Escherichia coli, une application du principe de précaution avant de connaître précisément l'origine du mal.

Le gouvernement a décidé de retirer de la vente et de rappeler l'ensemble des fromages reblochons entiers au lait cru fabriqués et commercialisés par la fromagerie Chabert sur son site de Cruseilles (Haute-Savoie).

Vendredi, seule l'enseigne Leclerc et sa marque Nos régions ont du talent étaient concernées par cette procédure de retrait/rappel.

Les reblochons fabriqués à Cruseilles sont notamment vendus sous les marques Chabert, Reflets de France (Carrefour) et Itinéraire des Saveurs (Intermarché), désormais concernées par cette procédure, selon les ministères de l'Agriculture et de la Santé et la fromagerie Chabert, mais toutes les enseignes sont concernées.

Les produits fabriqués sur les autres sites de Chabert ne sont pas concernés par cette alerte, précise la fromagerie.

Sept enfants âgés d'un an et demi à trois ans, originaires de diverses régions de France, ont été victimes d'une infection à la bactérie E. Coli après avoir consommé du reblochon. Six d'entre eux ont été hospitalisés, victimes de syndromes hémolytiques et urémiques (complications rénales, ndlr).

L'un d'entre eux était toujours hospitalisé lundi, a-t-on appris auprès de Santé publique France, qui précisait que le bilan était inchangé et qu'il n'y avait donc à ce jour pas de nouveau cas connu.

Les enquêtes de traçabilité qui ont eu lieu ce week-end ont permis d'identifier un nombre d'élevages laitiers potentiellement à l'origine de la contamination, "mais il faut poursuivre les investigations pour savoir quel est l'élevage, voire le bovin, qui a pu contaminer le reblochon", car ces bactéries "ont pour origine la flore intestinale des bovins", a indiqué à l'AFP Loïc Evain, directeur général adjoint de la DGAL (Direction de l'Alimentation), qui dépend du ministère de l'Agriculture.

- Quelques élevages ciblés -

Quelque 329 tonnes de fromages fabriqués depuis janvier "étaient susceptibles d'être contaminées", a indiqué M. Evain, qui estime que seule "une petite partie" de cette production a dû être effectivement touchée: "s'il y avait eu une contamination aussi massive, on aurait eu beaucoup plus de cas détectés", estime-t-il.

En outre, "parmi ces 329 tonnes, du fromage a été à la fois commercialisé et consommé", note M. Evain.

"Là, l'étude épidémiologique a été rapide", a estimé à propos de cette affaire Jehan Moreau, directeur général de la Fnil (Fédération nationale de l'industrie laitière), interrogé lundi par une mission d'enquête parlementaire sur l'affaire Lactalis, alors que "dans certains autres cas, c'est beaucoup plus compliqué".

"Les investigations se poursuivent dans l'entreprise et dans les élevages laitiers fournisseurs afin de déterminer précisément la source de la contamination par E.coli O26", ont indiqué les ministères de l'Agriculture et de la Santé, dans un communiqué commun.

Huit élevages font encore l'objet d'investigations. Le lait qu'elles ont produit a servi à fabriquer du reblochon non seulement pour Nos régions ont du talent mais aussi d'autres marques distributeurs, incitant les autorités à retirer l'ensemble de la production de reblochon provenant du site de Cruseilles.

"Il faut éviter d'accuser un maillon plus qu'un autre", a toutefois ajouté M. Evain, rappelant la filière à sa "responsabilité collective" pour "gérer ces manipulations de façon tout à fait hygiénique d'un bout à l'autre".

Les centres E. Leclerc avaient annoncé vendredi qu'ils procédaient au rappel de ce reblochon AOP à la suite de "plusieurs cas" d'intoxication alimentaire "grave".

"Cette bactérie virulente peut entraîner dans la semaine suivant la consommation de l'aliment contaminé des diarrhées parfois sanglantes, des douleurs abdominales et des vomissements", selon les autorités.

Ces symptômes peuvent évoluer (dans 5% à 8% des cas), après une semaine environ, vers un syndrome hémolytique et urémique, forme clinique sévère d'une infection à Escherichia coli.

D'une façon générale, les autorités sanitaires rappellent que par précaution le lait cru et les fromages à base de lait cru ne doivent pas être consommés par les jeunes enfants.

Afin de répondre au mieux aux interrogations des consommateurs, l'entreprise Chabert met à leur disposition le numéro de téléphone: 0800 94 52 35 de 8h à 19h.

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