Education : polémique sur un atelier de formation "en non-mixité" prévu par un syndicat

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 21 novembre 2017 - 15:05
Image
Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer à l'Assemblée nationale le 15 novembre 201
Crédits
© Martin BUREAU / AFP/Archives
Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer à l'Assemblée nationale le 15 novembre 2017
© Martin BUREAU / AFP/Archives

Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a annoncé mardi qu'il allait porter plainte pour "diffamation" à l'encontre d'un syndicat, Sud Education 93, qui a prévu d'organiser mi-décembre des ateliers de formation destinés aux enseignants, dont deux se feront "en non-mixité".

Le terme de groupe en non-mixité signifie qu'il peut être réservé à des personnes dites "racisées" (qui s'estiment victimes de préjugés ou de discrimination racistes en raison de leur origine), ou à des personnes se réclamant du genre féminin ou du genre masculin.

La section de Seine-Saint-Denis de Sud Education, syndicat minoritaire dans l'Education nationale, a convié sur son site les enseignants à participer à un stage de deux jours intitulé "Au croisement des oppressions. Où en est-on de l'antiracisme à l'école?".

Dans la série d'ateliers organisés, deux se dérouleront en "non-mixité", selon le programme affiché sur le site, qui précise que le stage est quasiment complet. Ces deux ateliers s'intitulent: "Pratiques de classes: outils pour déconstruire les préjugés de race, de genre et de classe" et "Atelier récit d’expérience: quelle vie professionnelle pour les enseignant-e-s racisé-e-s?".

"L'expression-même utilisée est absolument scandaleuse, elle ne peut avoir sa place dans l'Education nationale", a déclaré M. Blanquer devant l'Assemblée nationale, en réponse à la députée LREM Cécile Rilhac, qui avait fustigé cette expression dans les mêmes termes.

"C'est pourquoi, puisque ce syndicat a décidé de parler de racisme d'Etat, j'ai décidé de porter plainte pour diffamation à l'encontre de Sud Education 93", a-t-il ajouté.

"On parle de +non-mixité raciale+, on parle de +blanchité+, on parle de +racisé+: (...) les mots les plus épouvantables du vocabulaire politique sont utilisés au nom soi-disant de l'antiracisme alors qu'en fait ils véhiculent évidemment un racisme", a critiqué M. Blanquer.

Il a "regretté que le syndicat national ne se soit pas désolidarisé de la section de Seine-Saint-Denis".

L'expression "non-mixité" a également provoqué de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux.

Dans un communiqué, le ministre a plus tard dénoncé la description du stage sur le site qui évoque "le racisme d’État dans la société et en particulier dans l’Éducation nationale", "les programmes d’histoire servant le roman national, la sur-orientation dans les filières professionnelles des élèves descendant.e.s des immigrations en particulier postcoloniales, l'islamophobie et l'instrumentalisation de la laïcité".

Il a estimé que "ces pratiques qui sont contraires à la Constitution portent atteinte à la cohésion nationale et mettent gravement en cause l’institution scolaire".

Le ministre avait déjà condamné lundi dans un tweet "le projet d'une réunion syndicale triant les membres sur la base de leur origine".

Dans un communiqué, Sud-Education 93 note que le stage est annoncé sur le site depuis la mi-octobre, "sans avoir suscité la moindre réaction" et dénonce la référence à un "tri des origines" dans la bouche du ministre.

Le syndicat indique qu'un dépôt de plainte "est en cours" concernant des insultes téléphoniques reçues ces derniers jours.

SOS racisme a pour sa part exprimé dans un communiqué sa "stupéfaction" devant l'inititiative du syndicat qui ne correspond "en rien à une dynamique antiraciste fondée, tout au contraire, sur le vivre-ensemble et la rencontre".

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.