Effondrements mortels de Marseille : 500 relogés sur les 2.000 personnes évacuées

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Par AFP - Marseille
Publié le 21 janvier 2019 - 15:32
Mis à jour le 22 janvier 2019 - 00:20
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Julien Denormandie, le ministre de la Ville et du Logement, à Marseille le 21 janvier 2019
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© BORIS HORVAT / AFP
Julien Denormandie, le ministre de la Ville et du Logement, à Marseille le 21 janvier 2019
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Deux mois après l'effondrement de plusieurs immeubles au coeur de Marseille, qui avait fait huit morts, la situation reste "préoccupante", a admis lundi le ministre du Logement en visite dans la ville, où 500 personnes seulement ont été relogées sur les quelque 2.000 évacuées depuis le drame.

"La situation reste préoccupante et appelle la mobilisation de tous", a insisté Julien Denormandie, le ministre de la Ville et du Logement, à Marseille, après avoir rencontré une habitante qui s'apprête à prendre possession du petit 16m2 qui lui a été attribué, rue de la République, dans le centre-ville.

Cette dame d'une soixantaine d'années a été évacuée de son logement dans le XIVe arrondissement. Loin de la rue d'Aubagne, là où deux immeubles se sont effondrés le 5 novembre, à Noailles, à quelques encablures du Vieux Port, provoquant l'une des plus graves crises traversées par le maire LR de Marseille, Jean-Claude Gaudin, en 23 ans de mandat.

Au total, depuis ce drame, 147 arrêtés de péril grave ou imminent ont été pris par la municipalité, et 230 immeubles insalubres ou dangereux évacués à travers la ville, par précaution, a souligné M. Gaudin lundi matin, lors de ses voeux à la presse.

Et ce sont 1.973 personnes qui ont été évacuées de leurs domiciles, aux alentours de la rue d'Aubagne ou ailleurs, a précisé l'ancien ministre et sénateur, soulignant que 1.371 avaient été hébergées aux frais de la municipalité, dans le cadre d'un plan d'action qui a déjà coûté 14 millions d'euros à la ville.

Côté relogement, à peine plus de 500 personnes ont cependant retrouvé un logement fixe à ce jour: 399 qui ont pu regagner leurs logements d'origine, dans 68 immeubles désormais sécurisés, et 129 qui ont signé des baux ou des conventions d'occupation. Ce sont donc encore plus de 1.400 personnes qui sont hébergées de façon temporaire, dans des hôtels ou des foyers.

Le nombre de personnes relogées devrait cependant augmenter grâce aux 75 appartements tout récemment débloqués rue de la République, une artère proche du Vieux-Port, selon des chiffres annoncés par M. Denormandie lundi après-midi.

"Cela peut paraître une goutte d'eau, mais c'est un premier pas", a plaidé le ministre, insistant sur la nécessité de mobiliser les bailleurs sociaux et les propriétaires privés, "si on veut aller vite". Certes, les réquisitions ne sont pas écartées: "Mais une réquisition, en droit français, ça peut prendre beaucoup de temps", a-t-il averti, en soulignant l'urgence de la situation.

Dénonçant "des redites ou des annonces évasives", Kevin Vacher, porte-parole du Collectif du 5 novembre, représentant les sinistrés évacués dans le sillage du drame, s'est déclaré "très déçu" lundi soir, après avoir rencontré M. Denormandie.

"Ces 75 appartements, ce ne sont que des T1 et des T2, pas du tout les besoins identifiés", a-t-il expliqué à l'AFP, reprochant également le recours annoncé aux bailleurs sociaux, "qui ne fera que pénaliser les milliers de gens déjà sur les listes d'attente".

Une "appréciation inexacte de la situation", a réagi auprès de l'AFP la préfète déléguée pour l'égalité des chances, Marie-Emmanuelle Assidon, assurant que: "plus de la moitié des besoins de relogement concernent des personnes seules ou avec un enfant, et des couples", auxquels correspondent "très bien" les T1 et T2 de la rue de la République.

Présente aux côtés du ministre, la sénatrice socialiste Samia Ghali, ex-maire de secteur dans la cité phocéenne, a dénoncé le manque d'implication de la ville et de la métropole Aix-Marseille-Provence pour trouver des logements aux sinistrés: "Et pourtant il y a 1.100 logements vacants sur la seule rue de la République, et 33.000 dans Marseille", a-t-elle accusé.

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