Elections en Turquie : une délégation communiste française arrêtée quelques heures

Auteur:
 
Par AFP - Paris
Publié le 24 juin 2018 - 18:52
Image
France-Soir
Crédits
©DR
Municipale 2014
©DR

Une sénatrice et deux militants communistes français ont été arrêtés quelques heures dimanche à Agri (est de la Turquie), où ils étaient venus observer les élections à l'invitation d'un parti pro-kurde, épisode montrant "la fébrilité" du pouvoir turc, selon le parti communiste.

"Nous avons été arrêtés à 10H30 et retenus à la gendarmerie jusque 17H, à la fin des opérations de vote. On nous a dit qu'il n'y aurait pas de poursuites contre nous car notre présence n'était pas délictuelle", a expliqué à l'AFP Hulliya Turan, secrétaire départementale du Bas-Rhin.

La délégation, composée également de Christine Prunaud, sénatrice des Côtes d’Armor, et Pascal Torre, membre du secteur des Relations Internationales au PCF, s'était rendue dans deux bureaux de vote et revenait en ville quand elle a été interpellée. "On nous a emmenés à la gendarmerie pour vérifier nos identités puis on nous a demandé ce qu'on faisait là, pour quelle organisation on travaillait", a raconté Mme Turan.

"Ils avaient du mal à admettre qu'on était juste là pour observer les élections", a-t-elle ajouté.

La délégation, qui avait répondu à un appel du HDP, le principal parti pro-kurde, "n'a rien constaté de particulier" dans ces deux bureaux de vote, mais ne souhaitait pas faire de commentaire politique jusqu'à son retour en France, prévu lundi soir.

"Le consulat de France à Ankara nous a quand même dit de rester à l'hôtel parce qu'il pouvait y avoir une autre arrestation possible", a dit Christine Prunaud à Franceinfo.

Le Parti communiste a dénoncé plus tôt dans un communiqué une volonté du pouvoir turc "d'étouffer toutes les voix qui dénoncent les fraudes massives à l'œuvre", ajoutant que "ces méthodes ne font que le renforcer résolument à rester aux côtés des démocrates de Turquie qui entendent mettre un terme à la dictature" de Recep Tayyip Erdogan.

Opposants turcs et ONG avaient mobilisé plusieurs centaines de milliers d'observateurs pour surveiller les urnes, distincts des observateurs dépêchés par les organisations internationales comme l'OSCE.

C'était "une mission d'observation de nature citoyenne comme cela se fait dans d'autres pays", pour s'assurer qu'aucune fraude n'était commise car "il y a eu des doutes lors des précédentes élections", et "on n'a pas du tout caché la raison pour laquelle ils se rendaient sur place", a déclaré à Franceinfo le numéro un du PCF et sénateur, Pierre Laurent.

"Cette attitude des autorités turques montre leur grande fébrilité", selon lui.

L'agence turque Anadolu a de son côté rapporté que des procédures judiciaires avaient été engagées contre 10 étrangers accusés, selon l'agence, d'avoir tenté de se faire passer pour des observateurs internationaux.

D'après l'agence, trois Français, trois Allemands et trois Italiens figurent parmi les personnes interpellées.

Plus de 56 millions d'électeurs étaient appelés dimanche à voter pour leur président et leurs députés, dans un scrutin qui marquera le passage du système parlementaire en vigueur à un régime hyper-présidentiel, voulu par Recep Tayyip Erdogan, mais décrié par ses opposants. Le chef de l'Etat était donné en tête avec un score de 58,5% après le dépouillement de plus d'un quart des bulletins.

Le principal parti d'opposition turc a dénoncé des tentatives de fraude et énuméré plusieurs exemples de tentatives de bourrage d'urnes en faveur de l'alliance dominée par le parti au pouvoir AKP (islamo-conservateur).

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.