Elisabeth Revol publie une "lettre d'adieu" à son compagnon de cordée Tomasz Mackiewicz

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Par AFP - Lyon
Publié le 22 mai 2018 - 18:37
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Elisabeth Revol, rescapée de l'Himalaya en janvier, lors d'une conférence de presse à Chamonix, le 7 février 2018
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© JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP/Archives
Elisabeth Revol, rescapée de l'Himalaya en janvier, lors d'une conférence de presse à Chamonix, le 7 février 2018
© JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP/Archives

L'alpiniste française Élisabeth Revol, rescapée de l'Himalaya en janvier, a partagé sur Facebook une "lettre d'adieu" adressée à son compagnon de cordée polonais, qui n'a pas pu être sauvé après leur ascension du Nanga Parbat au Pakistan.

"Jusque-là il m'était impossible d’écrire cette lettre... Tomek était l'un des hommes les plus libres et des plus indépendants que je connaisse. Il était hors normes. L'himalayisme qu'il pratiquait sur le Nanga en hiver était son art de vivre", écrit la rescapée de la "montagne tueuse" (8.126 m), sauvée in extremis.

Les secours n'avaient pas été en mesure d'atteindre Tomasz Mackiewicz, surnommé Tomek, 43 ans, resté bloqué plus haut sur la montagne dont le Polonais tentait l'ascension hivernale pour la 7e fois, la 3e au côté d'Élisabeth Revol.

Au sommet, il souffrait de cécité des neiges et crachait du sang. Les deux compagnons de cordée avaient alors entamé "une fuite vers le bas", que la Française avait poursuivie seule pour rejoindre ses deux sauveteurs, Adam Bielecki et Denis Urubko, pensant que des hélicoptères viendraient chercher son compagnon de cordée.

"J'ignore le moment où tu as franchi la ligne extrême: si j'avais pu percevoir ce signe. Je ne sais pas à quel moment j'ai commencé à te perdre, à quel moment tu as franchi le point de non retour, si toi-même, tu l'as senti ?", s'interroge Élisabeth Revol.

"90 mètres au dessous du sommet, tu étais encore très bien", se rappelle-t-elle, "ensuite, on a peu parlé, mais pas moins ou pas plus qu'avant. On grimpait comme ça, concentré... je ne sais pas encore comment tout cela s'est passé pour qu'aujourd'hui on se dise adieu".

"Aujourd'hui je t'écris une lettre d'adieu mais je préfère ne pas la terminer en te disant au revoir car c’est quelque chose qui m'est encore impossible. J'ai vécu des moments uniques avec toi, j'ai ressenti des choses extraordinaires et nous avons fait ensemble des choses belles et authentiques", ajoute l'alpiniste, soignée à son retour en France pour des gelures graves aux deux mains et au pied gauche.

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