Emmanuel Macron dans deux quartiers sensibles de Cayenne

Auteur:
 
Par AFP
Publié le 28 octobre 2017 - 10:48
Image
Emmanuel Macron, arrivant à la préfecture de Cayenne en Guyane, le 27 octobre 2017
Crédits
© ALAIN JOCARD / AFP
Emmanuel Macron, arrivant à la préfecture de Cayenne en Guyane, le 27 octobre 2017
© ALAIN JOCARD / AFP

Emmanuel Macron a effectué vendredi soir une visite surprise dans deux quartiers sensibles de Cayenne et sa périphérie, où il a notamment abordé les thèmes de la sécurité et de l'immigration avec une population souvent en situation irrégulière.

Le chef de l'Etat s'est rendu au Rond-point des 100 boîtes aux lettres à Matoury et dans le quartier de la Crique à Cayenne, parfois surnommé "Chicago".

Le président souhaitait "se confronter à la réalité du terrain", dans des quartiers où vivent une majorité de clandestins. Ils sont souvent jeunes, venus d'Haïti, du Surinam, du Brésil, ou du Guyana. Trafic de drogue, prostitution et violence marquent ces lieux.

Au Rond-Point des 100 boîtes aux lettres, dans le quartier de Cogneau Lamirande, à Matoury, Le chef de l'Etat a créé la surprise en se présentant à plusieurs dizaines de jeunes, rassemblés sur le bord de la route.

"Bravo d'être venu", entend-on fuser, dans ce quartier réputé "chaud". Le long de la route sont alignées des dizaines de boites aux lettres. "C'est pour les gens qui n'ont pas d'adresse", explique un jeune homme.

Un responsable associatif raconte que le quartier, constitué d'habitats spontanés, "a 3 km de profondeur. On ne fait que commencer à donner des rues, des noms de rue, alors tout le monde vient prendre son courrier ici". Ce sont "des adresses qui leur permettent de toucher des aides", dit-il.

"Je voulais venir voir, parce qu'il fallait expliquer à des jeunes qui disent +on demande des papiers+, qu'on ne peut pas donner des papiers à tout le monde", déclare Emmanuel Macron. Il insiste sur la nécessité de développer des "formations qualifiantes" pour ceux qui sont en situation régulière.

"On avait fait une journée de l'emploi mais cela a été terrifiant. Il y avait plus de 6.000 jeunes qui sont venus", raconte le responsable.

"Pourquoi ils ont supprimé les contrats aidés?", lui demande un jeune homme. "Vous mettez trop de jeunes au chômage. Les contrats aidés sauvaient beaucoup de monde ici".

Le chef de l'Etat, accompagné de la maire de Cayenne Marie-Laure Phinera-Horth, a ensuite arpenté La Crique, un quartier dont la réputation de dangerosité n'est plus à faire.

"C'est là qu'il y a des problèmes de drogue, c'est un quartier chaud. Il y a des dealers, du trafic de stupéfiants, de la prostitution", raconte l'élue. "Il y avait des Vietnamiens au départ ici. Maintenant les Dominicains, les Haïtiens, les Brésiliens occupent les lieux", dit-elle.

Un homme interpelle le chef de l'Etat à propos du regroupement familial qu'il a demandé, mais qu'on lui refuse, dit-il. Il est Haïtien en situation illégale. "C'est normal, il y a des règles, on ne peut pas accueillir tout le monde", lui répond M. Macron. L'homme s'emporte: "J'ai jamais tué, j'ai jamais volé", dit-il.

Un jeune couple venu d'Haiti évoque ses difficultés à trouver du travail. "Si vous n'avez pas de papiers, vous ne pouvez pas travailler", répond le chef de l'Etat.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.