Enseignant guinéen tué à Rouen : 1.400 personnes à la marche blanche

Auteur:
 
Par AFP - Rouen
Publié le 26 juillet 2019 - 17:40
Image
Capture d'écran d'une vidéo de l'AFPTV tournée à Rouen le 26 juillet 2019 lors de la marche blanche en hommage à Mamoudou Barry
Crédits
© Hassan AYADI / AFP
Capture d'écran d'une vidéo de l'AFPTV tournée à Rouen le 26 juillet 2019 lors de la marche blanche en hommage à Mamoudou Barry
© Hassan AYADI / AFP

Mille quatre cents personnes, selon la police, ont participé vendredi après-midi à la marche blanche en hommage à Mamoudou Barry, jeune enseignant-chercheur guinéen, tué en fin de semaine dernière près de Rouen, a constaté un correspondant de l'AFP.

Plusieurs personnes brandissaient des pancartes avec la photo du jeune homme de 31 ans et l'inscription "A la mémoire de Mamoudou Barry". Un homme s'est enroulé dans le drapeau guinéen, rouge, jaune et vert, tandis que d'autres avaient revêtu des t-shirts avec la photo de l'universitaire.

"Halte au racisme" et "Justice pour le Docteur Mamoudou Barry", scandait la foule.

L'épouse et le frère de la victime étaient présents ainsi que le député européen EELV David Cormand et des élus locaux comme l'ancien président de la région Haute-Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol (PS).

Le rassemblement a débuté par des prises de parole. "C'était un homme gentil dont les raisonnements alliaient rigueur et finesse. Nous avons perdu un homme de très grande valeur. L'université de Rouen n'oubliera pas le Dr Barry", a déclaré Carine Brière, sa directrice de thèse.

"Nous ne tolérerons aucune récupération", a lancé l'avocat de la famille de la victime, Me Jonas Haddad. "En même temps, nous devons être lucides. Lorsque son agresseur prononce les mots qu'il a prononcés avant de lui asséner les coups mortels, il est à l'origine d'un crime raciste."

"L'horreur incompréhensible du crime survenu à Canteleu ne peut que soulever l'incompréhension. Toute la communauté universitaire s'est émue de ce drame. Le racisme n'a pas sa place à l'université", a déclaré Joël Alexandre, président de l'université de Rouen-Normandie, lisant un message de la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal.

Environ 300 personnes appartenant à la communauté guinéenne d'Ile-de-France ont également fait le déplacement, a indiqué l'avocat. La marche blanche devait se terminer dans la cour du palais de justice de Rouen.

Âgé de 31 ans, Mamoudou Barry, père d'un enfant de deux ans, est mort des suites de ses blessures après avoir été roué de coups dans la rue lors d'une agression qualifiée de "raciste" par ses proches à Canteleu, dans la banlieue de Rouen. Un homme a été interpellé lundi matin mais sa garde à vue a été levée pour raison médicale et il a été hospitalisé.

Il avait soutenu une thèse de droit sur les "Politiques fiscales et douanières en matière d'investissements étrangers en Afrique francophone" le 27 juin dernier à Rouen.

SOS Racisme, qui s'est portée partie civile dans ce dossier, a appelé de son côté à organiser des rassemblements et des marches dans les villes de France entre vendredi et dimanche "pour dire non au racisme antinoir et non à toutes les formes de haine raciste".

A Conakry, la capitale guinéenne, une centaine de personnes ont manifesté également devant l'ambassade de France pour dénoncer le meurtre, avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "à bas le racisme, non à la violence", a constaté un journaliste de l’AFP.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.