Entre Cannes et Netflix, la rupture un an après

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Par AFP - Paris
Publié le 02 mai 2018 - 13:49
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Ted Sarandos, en charge des contenus chez Netflix, à Hollywood le 26 avril 2018
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© Emma McIntyre / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives
Ted Sarandos, en charge des contenus chez Netflix, à Hollywood le 26 avril 2018
© Emma McIntyre / GETTY IMAGES NORTH AMERICA/AFP/Archives

Le flirt entre Cannes et Netflix a fait long feu: après avoir présenté deux films en compétition en 2017, une première, le géant américain boycotte cette année le Festival, qui n'a pas réussi à lui faire changer ses règles de diffusion en France.

L'impasse se traduit par une absence de films Netflix dans toutes les sections de la 71e édition (8-19 mai), tandis que Amazon a les honneurs de la compétition avec "Cold War" de Pawel Pawlikowski.

Ce résultat ne satisfait personne: le Festival a dû renoncer à des films qui l'intéressaient (dont un pour la compétition) et la plateforme de vidéo par abonnement, qui ne cesse d'attirer de grands noms du 7e Art comme Martin Scorsese, se prive d'une vitrine prestigieuse.

Une des victimes de ce bras de fer est "The Other Side of the Wind", un film inachevé d'Orson Welles, dont la post-production a été financée par Netflix. Une absence regrettée par la fille du réalisateur.

L'an dernier, la plateforme américaine était pour la première fois en compétition à Cannes avec "Okja" du Sud-Coréen Bong Joon-ho, et "The Meyerowitz Stories" de Noah Baumbach.

Fidèle à sa règle de proposer les films en priorité sur sa plateforme, Netflix avait refusé de les sortir en salles, au grand dam des organisateurs du festival, qui changèrent immédiatement le règlement: à partir de 2018, tout film en compétition doit s'engager à sortir en salles.

"Nous avons aimé le festival. Nous avons aimé l'expérience", affirmait mi-avril à Variety Ted Sarandos, en charge des contenus chez Netflix, refusant toutefois d'envoyer ses films sur la Croisette faute d'être placés "sur un plan d'égalité avec les autres cinéastes". Seuls quelques acheteurs feront le déplacement pour le marché du film.

"Netflix est toujours le bienvenu à Cannes. Continuons à parler", lui avait répondu Thierry Frémaux, le délégué général du Festival.

Le modèle de Netflix se heurte à une spécificité française: la chronologie des médias, qui impose un délai de trois ans entre la sortie d'un film en salles et sa diffusion sur une plateforme de vidéo par abonnement (SVOD). Le poids lourd de l'audiovisuel, fort de 125 millions d'abonnés dans le monde, dit être ouvert à une sortie de ses films dans les salles françaises mais pas à garantir ce délai de 36 mois.

Avec d'autres festivals, les relations sont moins passionnées. En 2015, Netflix a présenté à la Mostra de Venise "Beasts of no nation" un film sur les enfants-soldats avec Idris Elba, puis a remporté le grand prix à Sundance en 2017 (pour "I don't Feel at Home in This World Anymore", avec Elijah Wood).

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