Etudiant immolé : blocage à Lyon 2, l'université fermée

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Par AFP - Lyon
Publié le 13 novembre 2019 - 11:42
Mis à jour le 14 novembre 2019 - 01:04
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Manifestation d'étudiants devant le Crous à Lyon, le 12 novembre 2019 après l'immolation d'un jeune inscrit à l'université Lyon 2
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© PHILIPPE DESMAZES / AFP
Manifestation d'étudiants devant le Crous à Lyon, le 12 novembre 2019 après l'immolation d'un jeune inscrit à l'université Lyon 2
© PHILIPPE DESMAZES / AFP

L'Université Lyon 2, où était inscrit le jeune homme qui s'est immolé par le feu la semaine dernière, a été de nouveau fermée mercredi après des blocages menés par des étudiants protestant contre la précarité.

"En raison d’un blocage en cours sur le campus Porte des Alpes (PDA), les conditions ne permettent pas d’accueillir étudiants et personnels. Par conséquent, le campus PDA sera fermé pour la journée de ce mercredi", a twitté l’Université Lyon 2.

Ce mouvement de blocage a été mené tôt dans la matinée à l'appel de plusieurs syndicats au lendemain d'une journée de mobilisation en hommage à l'étudiant lyonnais qui s'est immolé le 8 novembre en laissant un message interpellant les pouvoirs publics sur la précarité.

En début de soirée, les forces de l'ordre sont intervenues sur le campus à la demande de la présidente de l'université. Les étudiants présents ont quitté les lieux à l'arrivée des policiers, selon une source proche du dossier, en précisant qu'il n'avait été procédé à aucune interpellation.

Brûlé à 90%, le jeune homme était toujours mardi entre la vie et la mort à l'hôpital Édouard-Herriot de Lyon, selon des sources syndicales qui n'avaient pas reçu de nouvelles informations mercredi.

"Ce qui justifie cette opération de blocage, c'est le refus de l'équipe de la présidence de l'université, du rectorat et du gouvernement d'entamer un dialogue avec les étudiants", a expliqué à l'AFP Bastien Pereira Besteiro, enseignant à Lyon 2 et militant de Sud-Éducation.

"A chaque demande de dialogue, la réponse c'est le silence. La ministre (de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal) se contente de communiquer sur de petits troubles et pas sur les problèmes des étudiants, c'est simplement indécent", a-t-il ajouté.

"Nous devons admettre que nous n’avons pas vu venir et pas su prévenir cet acte de désespoir", a écrit dans un communiqué la présidente de Lyon 2, Nathalie Dompnier.

Cette dernière a condamné "les menaces et les actes de vandalisme commis au nom de la lutte contre la précarité". "Il nous faut penser ensemble, avec les organisations étudiantes et les pouvoirs publics, les moyens de mieux répondre au vrai défi qu'est la précarité", poursuit-elle.

Selon Mme Dompnier, "l'enjeu plus global est que les universités disposent du niveau de financement qui permette le recrutement d'assistantes sociales et de personnels de santé" dans un contexte où celui-ci "diminue".

Mardi soir, la ministre de l'Enseignement supérieur avait condamné "fermement" "les violences et les dégradations qui ont eu lieu en marge des rassemblements" tenus dans la journée dans une quarantaine de villes.

A Paris, des étudiants ont arraché la grille d'entrée de son ministère, tandis que des rassemblements ont aussi perturbé les cours sur des campus de Lyon et Lille. A la faculté de droit de Lille, une conférence de François Hollande a dû être annulée.

"Le mouvement va continuer tant qu'il n'y aura pas de réponse satisfaisante à ce problème politique qui est la précarité, c'est le vrai sujet", a prévenu M. Pereira Besteiro.

Une assemblée générale est prévue jeudi sur le campus de Lyon 2 à Bron, commune limitrophe de Lyon, pour décider de la suite du mouvement.

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