Face aux critiques, Macron va exposer son cap politique aux parlementaires

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Par Laurence BENHAMOU et Isabelle CORTES - Paris (AFP)
Publié le 09 juillet 2018 - 06:01
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Le président français Emmanuel Macron, le 2 juillet 2018 à Nouakchott
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© Ludovic MARIN / POOL/AFP/Archives
Malmené dans les sondages, le président français Emmanuel Macron va exposer lundi aux parlementaires des deux chambres, réunis en Congrès sous les ors du château de Versailles, ses projets de réformes pour l'année à venir.
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Malmené dans les sondages, le président français Emmanuel Macron va exposer lundi aux parlementaires des deux chambres, réunis en Congrès sous les ors du château de Versailles, ses projets de réformes pour l'année à venir.

"Un Congrès pour tenter de se donner un nouvel élan" alors que la popularité du chef de l'Etat "s'érode", résumait le quotidien Le Monde de dimanche. "A la recherche du second souffle", abondait Le Parisien.

Malgré les critiques brocardant un exercice "monarchique" dans le palais de Louis XIV et le boycott annoncé par certains députés de gauche et de droite, M. Macron a décidé de tenir tous les ans ce rendez-vous inspiré des "discours sur l'état de l'Union" des présidents américains.

Prévu à 13h00 GMT, son discours d'environ une heure doit tracer "les grandes lignes" des chantiers des prochains mois pour poursuivre "la transformation du pays", de la réforme de l'audiovisuel à celle des retraites, selon les maigres indications lâchées par son entourage.

M. Macron ne devrait pas en revanche aborder le projet de révision de la Constitution, qui prévoit notamment la réduction de 30% du nombre de parlementaires, et sera débattu à partir de mardi par les députés.

Depuis son élection au printemps 2017, le plus jeune président que la France ait connu a multiplié les réformes: assouplissement du marché du travail, allégement fiscaux pour les entreprises et les contribuables les plus riches, réformes de l'éducation, du logement et de la compagnie ferroviaire nationale, la SNCF, malgré la ferme opposition des syndicats de cheminots.

Cette série de mesures avant tout économiques lui a valu une étiquette de "président des riches" chez ses opposants, renforcée par sa saillie sur des aides sociales coûtant "un pognon de dingue" alors que le couple présidentiel passait commande d'un nouveau service de table d'une valeur de 500.000 euros.

Seul un tiers des Français estime désormais sa politique "juste" (29%) ou "efficace" (34%), selon un sondage Odoxa paru jeudi. Et si les trois quarts des personnes interrogées jugent Emmanuel Macron dynamique (75%), la même proportion estime qu'il préside "de manière trop solitaire et personnelle" (74%).

- "Parler de la pauvreté" -

Des critiques sont apparues jusque dans son camp, où certains appellent ouvertement à un rééquilibrage dans un sens plus social.

La députée Brigitte Bourguignon, qui représente l'aile gauche du parti présidentiel La République en Marche (LREM), a ainsi espéré que le président adopte "une politique sociale qui émancipe" pour sortir d'une "logique essentiellement compassionnelle, qui assigne trop souvent les individus dans les prestations sociales sans perspectives" .

Une nécessité, pour le député LREM Frédéric Barbier, qui estime dans Le Monde que depuis un an, "si l’on peut constater certaines avancées sociales, pour autant, l’équilibre n’a pas encore été trouvé", et qu'"un bouleversement est attendu afin de sortir des logiques comptables et budgétaires".

"J'espère qu'il va parler de la pauvreté", a pour sa part commenté le président du Sénat Gérard Larcher, du parti de droite Les Républicains (LR), alors que l'annonce d'un plan pauvreté prévue en juillet a été reportée à la rentrée.

"On va avoir un discours long sur +ma vie, mon oeuvre+ et très autocentré sur sa personne", a estimé le chef de file des députés LR, Christian Jacob.

Les députés du parti de gauche radicale La France insoumise ont, eux, annoncé qu'ils ne se rendraient pas au Congrès, critiquant sa tenue et son coût, de l'ordre de 290.000 euros.

Emmanuel Macron est le troisième président français à s'exprimer devant les parlementaires à Versailles, mais le seul à réitérer l'exercice.

François Hollande y avait fait une allocution solennelle trois jours après les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, après Nicolas Sarkozy en juin 2009.

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