Face à dix Français, Édouard Philippe dans un débat télévisé "intense"

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Par Marc PRÉEL - Paris (AFP)
Publié le 14 février 2019 - 00:36
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Edouard Philippe a l'Assemblée nationale lors des questions au gouvernement, le 13 février 2019
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© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
Edouard Philippe a l'Assemblée nationale lors des questions au gouvernement, le 13 février 2019
© STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Des échanges directs, souvent bruts et abrupts: Édouard Philippe s'est retrouvé sur la défensive mercredi soir lors d'un débat rude et "intense" sur le plateau d'LCI et RTL face à dix Français, dont le "gilet jaune" Ingrid Levavasseur.

Une retraitée de 88 ans mécontente de la désindexation des retraites, un restaurateur de 33 ans décidé à repartir avec le "scalp" du chef du gouvernement, une contractuelle de la fonction publique mécontente des 80 km/h pour faire ses 120 kilomètres quotidiens: le petit panel concocté par la chaîne info a souvent mis le chef du gouvernement en position d'"accusé", a relevé l'éditorialiste du Figaro Yves Thréard.

Un débat "intense" mais pas "violent", a résumé pour sa part Edouard Philippe dans sa conclusion.

Quasi absence d'ouvriers au Parlement, avantages des anciens présidents de la République, vol privé de 350.000 euros pour gagner deux heures au retour de Nouvelle-Calédonie... Le fonctionnement des institutions et le train de vie de l’État ont dominé la première partie de l'émission, où Édouard Philippe est parfois apparu renfrogné, la tête posée sur son poing.

"Monsieur, est-ce que vous aussi comme M. Mélenchon, vous êtes sacré?", demande un des invités. "On a coupé la tête des rois et on a mis des petits marquis", peste Fabrice Schlegel, chef d'entreprise du Jura particulièrement remonté, en parlant des hommes politiques.

"Il n'est pas illégitime ou scandaleux de faire en sorte que ceux qui ont été présidents de la République aient une pension de retraite et puissent vivre décemment", a plaidé M. Philippe, tout en admettant que les avantages des anciens chefs de l'Etat et leurs coûts en millions d'euros "choquent".

Quelques heures après Emmanuel Macron en Conseil des ministres, le Premier ministre a fermé la porte à un retour de la hausse de la taxe carbone à partir de 2020, une augmentation à l'origine de la crise des "gilets jaunes" et qui devait représenter une recette fiscale de plus de 10 milliards d'euros à horizon 2022.

- Après Matignon, fin de la politique? -

La crise des "gilets jaunes", "je ne vois pas qu'on puisse en sortir par l'augmentation d'autres taxes ou la même", a admis le chef du gouvernement.

Interrogé sur les petites phrases polémiques d'Emmanuel Macron, le Premier ministre s'est en revanche démarqué en affichant sa propre prudence d'expression.

"Vous avez peut-être remarqué que moi j'essaie toujours de faire très attention à la façon dont je m'exprime parce que je sais qu'une phrase prononcée dans un endroit à quelqu'un qui n'est pas forcément scandaleuse dans le contexte, peut ensuite donner quelque chose d'évidemment choquant", a-t-il répondu à une ancienne chômeuse de longue durée, fâchée contre la petite phrase d'Emmanuel Macron disant qu'il suffisait de "traverser la rue" pour "trouver du travail".

S'il a confirmé l'enterrement de la taxe carbone, le Premier ministre a fermé la porte à tout geste d'amnistie en faveur des condamnés pour les violences lors des manifestations des "gilets jaunes". Une idée portée par Mme Levavasseur, figure des "gilets jaunes" qui a annoncé sur le plateau qu'elle rompait avec le projet de liste aux européennes du "Ralliement d'initiative citoyenne" (RIC).

"Quand vous voyez des gens qui saccagent l'Arc de Triomphe, je n'ai aucune envie de leur dire: +allez, c'est pas grave+. Quand vous voyez des gens qui attaquent des policiers et des gendarmes, quand vous voyez l'homme qui a brûlé le camion des forces Sentinelle devant la tour Eiffel, (...), vous voudriez qu'on dise à ce monsieur: +Bon allez, c'est pas grave+ ? Mais si c'est grave !", a répliqué M. Philippe.

L'ancien maire du Havre a aussi mystérieusement évoqué son avenir: "Je sais très bien ce que je ferai après avoir été Premier ministre, ça n'aura pas grand chose à faire avec la politique, et ça m'ira très bien", a-t-il assuré.

Le Premier ministre est également revenu sur la nomination de son ancien mentor Alain Juppé au Conseil constitutionnel, saluant "une très bonne nouvelle pour la République".

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