Femme tuée en pleine rue à Besançon : appel à un rassemblement vendredi

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Par François D'ASTIER, Vincent QUARTIER - Besançon (AFP)
Publié le 01 novembre 2018 - 20:10
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Plusieurs associations ont appelé à un rassemblement vendredi à 18H00 à Besançon où le meurtre de Razia, une Afghane de 34 ans poignardée à mort mardi, suscite une vive émotion, d'autant que son mari, suspect N.1, est toujours en fuite.

"C'est un rassemblement pour les gens qui souhaitent manifester leur amitié à Razia ainsi que leur soutien aux femmes victimes de violence et à celles et ceux qui s'en occupent", a déclaré à l'AFP Christine Perrot, présidente de l'association Solidarité Femme, à l’origine de l'appel.

Logée depuis près d'un an par cette association qui suit les femmes victimes de violences conjugales, Razia a été tuée en pleine rue à Besançon de plusieurs coups de couteau au torse et au cou alors qu'elle revenait de ses courses.

"Elle avait été mise en sécurité à Besançon dans un appartement de l'association en raison des pressions exercées par son mari, des violences et du risque imminent qu'elle courait", a expliqué à Europe 1 Christine Perrot qui l'a décrite comme une personne "adorable, positive et souriante".

Cette mère de trois enfants de 9, 12 et 16 ans - les deux plus jeunes font désormais l'objet d’un placement provisoire décidé par le parquet de Besançon- avait porté plainte à quatre reprises contre son mari qui "avait réussi à retrouver sa trace au printemps", selon Mme Perrot.

"Il a été entendu par la police et laissé en liberté. Notre parole ne suffisait pas parce qu'il manquait des preuves matérielles, mais nous savions que la menace était urgente", a-t-elle souligné.

Razia avait obtenu en juillet une ordonnance de protection délivrée par un juge des affaires familiales, censée empêcher son mari de l'approcher.

Mais "il n'a pas fallu longtemps à ce monsieur pour donner un coup de couteau la où il fallait", s'attriste Christine Perrot. Les coups ont entraîné la mort de la victime par rupture de l’aorte, selon une source judiciaire.

- Appel à témoins -

Le parquet de Besançon a lancé mercredi un appel à témoins pour retrouver son mari, un Afghan de 38 ans, "suspect numéro un".

"L'exploitation d'une caméra de la ville de Besançon a permis de mettre en évidence la présence d'un individu qui suivait la victime (...). L'exploitation plus fine de l'ensemble des moyens de vidéo protection a confirmé qu'il s'agissait de son mari", a expliqué Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon, mercredi lors d'une conférence de presse.

"Le suspect mesure 1,75 mètre et porte un tatouage sur l’épaule droite", a précisé le commissaire Charly Kmyta, chef de la sûreté départementale de Besançon.

Parmi les éléments qui nourrissent les soupçons des enquêteurs à l'égard du mari, figure l'absence de vol de tout objet personnel de Razia lors de l'agression. "Le caractère crapuleux de l’agression est exclu", a ainsi estimé Etienne Manteaux.

"Toute personne susceptible de faire avancer l’enquête est invitée à contacter le commissariat de police de Besançon", a rappelé Charly Kmyta.

A Besançon, l'émoi est important deux jours après le drame survenu aux alentours de midi dans un quartier à l'ouest de la ville.

"Ce qui est inquiétant et me met en colère, c’est que cette femme avait déposé plainte à plusieurs reprises et sa vie lui a été arrachée", a relevé Laura porte-parole d'Osez le Féminisme Doubs qui se joindra à l'initiative de Solidarité Femmes.

En 2016, 123 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-compagnon en France, soit environ une tous les trois jours.

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