Feu vert à la remise de Salah Abdeslam, pour son procès en Belgique

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Par AFP
Publié le 27 novembre 2017 - 21:34
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Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos jihadistes du 13-Novembre, sur une photo fou
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© DSK / POLICE NATIONALE/AFP/Archives
Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos jihadistes du 13-Novembre, sur une photo fournie par la police le 15 novembre 2015
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Salah Abdeslam, seul survivant des commandos jihadistes des attentats du 13 novembre 2015 à Paris, sera remis à la Belgique le temps de son procès pour une fusillade pendant sa cavale, mais des discussions continuent sur les conditions de ce transfert sous haute sécurité.

La cour d'appel de Paris a "entériné le principe de la remise temporaire" de Salah Abdeslam, actuellement incarcéré dans des conditions extrêmement rigoureuses à la prison de Fleury-Mérogis, en banlieue parisienne, a affirmé lundi une source proche du dossier.

Cette décision rendue lundi dernier permet l'exécution du mandat d'arrêt européen émis le 19 octobre par le tribunal de Bruxelles, qui demandait la remise de Salah Abdeslam en vue de sa première comparution publique depuis les attentats de Paris de novembre 2015 (130 morts).

Au cœur du procès, qui doit se tenir du 18 au 22 décembre, la fusillade avec des policiers survenue à Bruxelles le 15 mars 2016 dans une planque qui abritait Salah Abdeslam, trois jours avant son arrestation dans la capitale belge, au terme de quatre mois de cavale.

Le principe de sa remise acquis, restent à trancher les modalités de transfèrement du détenu le plus surveillé de France, un cas hors-norme dans les annales judiciaires.

Sur ce point, "rien n'est acté, les discussions sont toujours en cours (entre Paris et Bruxelles) et plusieurs pistes (sont) envisagées", a souligné lundi la direction de l'Administration pénitentiaire.

- Plus près de la Belgique -

Selon plusieurs sources proches du dossier, les autorités françaises envisagent un dispositif d'incarcération provisoire "plus près de la Belgique", à la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais, nord de la France), avec transfèrement quotidien vers le tribunal de Bruxelles, à quelque 130 km de là, comme l'a révélé BFMTV.

C'est "une hypothèse de travail fortement privilégiée", a indiqué l'une de ces sources. Le lieu présenterait en effet l'avantage de pouvoir "dupliquer les conditions de détention qui sont actuellement les siennes", à Fleury-Mérogis, comme le réclament les autorités françaises.

Depuis sa remise à la France en avril 2016, Salah Abdeslam est placé à l'isolement et surveillé 24h/24 par vidéo dans sa cellule de Fleury, mais ce dispositif a récemment été assoupli en raison de craintes pour sa santé.

Selon une autre source proche du dossier, le GIGN, unité d'intervention d'élite de la gendarmerie française, et la police belge se répartiraient la tâche du transfert quotidien du détenu entre une prison française et le tribunal de Bruxelles.

La procureure générale de Paris et le procureur fédéral belge doivent désormais formaliser les modalités du transfert dans un accord qui pourrait intervenir "dans les prochains jours", juste à temps pour permettre la tenue du procès. Mais le calendrier est serré, d'autant que "si Salah Abdeslam prend un avocat, le procès sera reporté au dernier moment pour qu'il puisse travailler sa défense", avance une source proche du dossier.

Contacté par l'AFP, l'ex-avocat du suspect, Sven Mary a refusé de dire s'il envisageait d'assurer à nouveau sa défense.

Contre toute attente, le suspect-clé des attentats parisiens, qui reste silencieux face aux juges antiterroristes français, a souhaité comparaître. Il devra répondre avec un complice, Sofiane Ayari, de "tentative d'assassinat dans un contexte terroriste sur plusieurs policiers".

Le 15 mars 2016, au 60 rue du Dries à Forest, commune de l'agglomération bruxelloise, six policiers, français et belges, avaient essuyé des tirs d'armes automatiques en perquisitionnant un logement supposé inhabité, où ils pensaient trouver des traces du passage des jihadistes qui avaient frappé Paris le 13 novembre 2015.

Trois policiers avaient été blessés, et l'un des occupants du logement, un jihadiste algérien, avait été tué dans l'échange de coups de feu, en couvrant la fuite des deux hommes.

Salah Abdeslam et Sofiane Ayari, un jeune d'origine tunisienne qu'il avait convoyé depuis Ulm (Allemagne) avec d'autres jihadistes de retour de Syrie en octobre 2015, seront finalement arrêtés ensemble le 18 mars 2016 à Bruxelles.

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