Formation professionnelle : une séance pour finaliser un accord syndicats/patronat

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Par Déborah CLAUDE - Paris (AFP)
Publié le 21 février 2018 - 17:01
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Les partenaires sociaux, proches d'un accord sur la formation professionnelle la semaine dernière, tentaient de le finaliser mercredi avant d'essayer de s'entendre jeudi sur l'assurance chômage, deux réformes destinées à sécuriser les parcours professionnels.

L'exécutif a prévu de présenter mi-avril un projet de loi comprenant apprentissage, formation professionnelle et assurance-chômage, contreparties aux ordonnances travail qui donnent plus de souplesse aux entreprises.

Simplifier un système aux multiples acteurs réputé illisible et fondre le compte personnel de formation (CPF) et le congé individuel de formation (CIF) plutôt destiné aux reconversions: le gouvernement avait livré à l'automne une feuille de route précise aux syndicats et au patronat.

"On va dans le bon sens mais il y a encore des points à voir", a expliqué Michel Beaugas (FO) en arrivant au siège du Medef, laissant entendre que la séance, entamée en début d'après-midi, serait longue.

Interrogé sur le fait de savoir si l'accord en gestation correspond à la rénovation profonde du système voulu par le gouvernement, Jean-Michel Pottier, vice-président de la CPME, assure que les partenaires sociaux "répondent à la commande".

Depuis le début, cette négociation a été parasitée par le bras de fer entre les régions et le Medef sur le pilotage de l'apprentissage, un dossier lié. Le gouvernement a depuis dévoilé ce qu'il comptait faire pour dynamiser cette voie, laissant la part belle aux branches professionnelles.

A l'issue de la séance vendredi, les négociateurs syndicaux et patronaux expliquaient tous être arrivés à un "équilibre" tout en se laissant une semaine pour regarder dans le détail la nouvelle équation trouvée, notamment sur le financement.

Certains n'ont pas caché, en particulier la CFDT, qu'ils verraient comment ce compromis sur la formation pourrait s'articuler avec la réforme de l'assurance chômage.

Une séance de négociation, la dernière en théorie, se tient jeudi sur l'assurance chômage. La discussion est toujours bloquée sur la prolifération des contrats courts, qui coûtent cher à l'Unédic.

Les syndicats vont donc se pencher sur l'articulation entre l'indemnisation des démissionnaires pour "projet professionnel" prévue par la réforme de l'assurance chômage et la question des reconversions discutée dans le cadre de la réforme de la formation. Ces dernières, qui ne passeront plus par le CIF mais par le CPF, ne nécessitent pas de démissionner.

- 'monter en compétences' -

Syndicats et patronat se sont par ailleurs mis d'accord sur la part du financement consacrée à la reconversion (0,1%), qui reste en deçà du 0,2% actuel, d'où le fort mécontentement de la CGT qui depuis le début craint que le droit à la reconversion ne soit rogné.

Ils ont également enrichi le CPF en heures: 35 heures par an, au lieu de 24, de quoi "afficher" que les salariés auront l'équivalent en formation d'une semaine de travail par an, expliquent de concert les syndicats.

Alors que l'accord avait pendant un temps prévu un abondement identique quel que soit le temps de travail, à temps complet ou à temps partiel, ils sont revenus à un abondement au prorata du temps travaillé.

Sur cette question, le Conseil supérieur de l'Egalité professionnelle avait préconisé cette semaine de donner aux salariés à temps partiel - 30% des femmes actives en 2015 contre 8,1% des hommes - les mêmes droits à la formation.

Syndicats et patronat ont aussi longuement discuté d'un dispositif existant mais largement méconnu: le conseil en évolution professionnelle (CEP), qui permet de conseiller les actifs lors de leurs transitions professionnelles.

Entre la réforme de la formation et le "PIC", plan investissement compétences (15 milliards d'euros sur cinq ans dans le cadre du grand plan d'investissement pour former les décrocheurs et jeunes éloignés du marché de l'emploi), le gouvernement mise sur la formation des salariés mais aussi des chômeurs. Il s'agit de les faire "monter en compétences" afin de répondre tant aux besoins des entreprises qui ne trouvent pas preneurs qu'à l'évolution des métiers.

"+Les compétences+, tout ça c'est des vieux trucs! C'est les assises du CNPF (ex-Medef) à Deauville dans les années 90!", pestait un négociateurs de la CGT la semaine dernière au siège du patronat.

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